Photo© - Les drapeaux de la Turquie et de l'Union européenne - Image par Public Domain Pictures de Pixabay
L’Europe, futur épicentre d’une société islamique mondiale ?
Dans un entretien au Figaro, Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue au CNRS et auteur de l'ouvrage “Le Frérisme et ses réseaux”, met en lumière la stratégie des Frères musulmans et dénonce, entre autres, la complicité de l’Union Européenne dans le développement des associations islamistes.
La chercheuse explore les racines historiques et les fondements doctrinaux de l’organisation islamiste, mais surtout révèle la manière dont elle s'est internationalisée, faisant de l'Europe sa terre d'élection, note le quotidien.
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Florence Bergeaud-Blackler avertit : « Leur but final (des Frères musulmans) n'est autre que l'accomplissement de la prophétie califale, c'est-à-dire l'avènement d'une société islamique mondiale, dont l'Europe pourrait être l'épicentre. »
Dans son ouvrage, elle a voulu « mettre en évidence le fait que le frérisme n'est pas un courant religieux, mais un “système d'action” qui a pour mission de conduire toutes les tendances religieuses djihadistes, salafistes orthopraxiques et modernistes vers l'accomplissement de la prophétie califale. »
« C'est un dispositif stratégique dont l'unique but est de mettre en marche, guider, encadrer le ”mouvement islamique” vers la société islamique mondiale et universelle, qui est pour lui le seul futur possible. » Une affirmation qui fait froid dans le dos.
L’anthropologue explique : « Le frérisme est un mouvement mondialisé et universaliste qui ne reconnaît aucune autre frontière que celle de l'umma (communauté des croyants, nation islamique) séparé de la djâhilîya (le monde anté-musulman, non encore musulman, qui est celui de l'ignorance). Le frérisme contourne le politique et passe plutôt par l'économie et la culture, à l'image du « monde du halal » avec ses burkinis, ses voyages entre musulmans, ses banques islamiques, ses médias charia compatibles (...). Les Frères sont des stratèges et des théocrates davantage que des théologiens », souligne-t-elle.
« La conquête guerrière étant peu appropriée, les Frères utilisent la ruse, la dissimulation, dans une société européenne qui, au contraire, se dévoue à la transparence, et qui vénère la diversité et l'inclusivité. »
Ainsi, « les Frères se servent de la force de leurs ennemis contre eux-mêmes. Ils ne rejettent pas la violence par principe, ils la rejettent quand elle est contreproductive par rapport à leur dessein. Quand la violence est perpétrée par des djihadistes, ils la condamnent du bout des lèvres, et surtout détournent l'émotion suscitée en agitant le risque de vengeance. Ils font taire la révolte qui se mue alors en commémoration collective destinée à clore le débat. Ils paralysent ainsi toute réflexion et action politique par avance taxées d'islamophobes. »
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Autre aspect de la stratégie, « les Frères européens évitent les confrontations directes avec les États. “Musulmans de France” (ex-UOIF) a toujours évité de se fâcher avec l'État français préférant la duplicité à la confrontation. (...) Au politique, ils préfèrent, du moins pour le moment, l'influence par la culture et l'économie, le soft power. Les institutions ”extranationales” faibles politiquement mais fortes économiquement et culturellement comme l'Union européenne, le Conseil de l'Europe ou l'ONU et ses satellites les intéressent davantage car ils peuvent y exercer leur influence sans se heurter à l'État avec ses contraintes juridiques et politiques. »
De fait, Mme Bergeaud-Blackler révèle une information scandaleuse et pourtant si peu connue du grand public : « Des organisations caritatives comme Islamic Relief ont reçu des dizaines de millions d'euros de la Commission européenne. La fédération d'associations Femyso a bénéficié de 288 000 euros de la Commission (...). Au sein de l'Enar (European Network Against Racism) bénéficiaire de 23 millions d'euros de la Commission, les Frères imposent leur définition du problème public ”islamophobie”, ses solutions et son agenda au Coordinateur à la lutte contre la haine anti-musulman. »
« Quant au Conseil de l'Europe qui rappelons-le inclut la Turquie, il continue de financer et promouvoir les associations fréristes au nom de la lutte contre la haine, les discriminations envers les minorités et les femmes », ajoute-t-elle.
Elle rappelle également que la charte initiale de l'OCI (1972) « s'engage à ”protéger et défendre la véritable image de l'islam, lutter contre la diffamation de l'islam”. Je ne sais pas si les Frères ont réalisé immédiatement les avantages qu'ils pouvaient tirer de la lutte contre l'islamophobie, note la chercheuse, mais force est de constater qu'ils ont su en tirer tous les bénéfices. Ce programme a en effet abouti, primo, à faire taire toute critique de l'islam et de l'islamisme, imposer le contrôle du langage et culpabiliser l'ensemble de la société. Si je prononce tel mot suis-je raciste ou islamophobe ? Secundo, à empêcher l'assimilation de l'islam et des musulmans à l'environnement en renforçant l'allégeance à l'umma (la communauté ou la nation musulmane). »
« Celui qui veut réformer l'islam ou même en sortir est accusé de jouer le jeu des ”islamophobes” et de provoquer la fitna (la division de la communauté qui est perçue comme une très grande faute). Tertio, à proposer au fil des rapports internationaux sur l'« islamophobie structurelle », des programmes de rééducation du « regard occidental » dans tous les secteurs : médias, éducation, université et notamment dans les institutions régaliennes : armée, police, justice pour qu'elles portent une vision tolérante et positive de l'islam y compris sa version fondamentaliste. »
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Face à cet effarant état des lieux, quelle solution ? Mme Bergeaud-Blackler propose son analyse : « Pour combattre une telle idéologie dont l'impact n'est pas simplement cultuel mais sociétal, il faut dans un premier temps la connaître et la comprendre. Puis il faut que nous sachions si nous voulons vraiment la combattre et la placer parmi les priorités dans notre agenda politique, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui malgré l'inquiétude grandissante des Français (...). »
Et de conclure : « Dans L'Art de la guerre, le maître stratège chinois Sun Tse a écrit : “Sois subtil jusqu'à l'invisible ; sois mystérieux jusqu'à l'inaudible ; alors tu pourras maîtriser le destin de tes adversaires.” Les Frères ont manifestement entendu ce message. Si nous le comprenons, nous pourrons déjouer leurs stratégies, les rendrons visibles et audibles et nous serons prêts et armés intellectuellement pour entraver leur dessein. »
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