Une guerre culturelle mondiale que l'Occident chrétien doit gagner

La guerre en Ukraine est plus qu'une guerre d'agression injuste de la part de la Russie. Elle vise également l'Occident en tant que concept et bloc géopolitique. Une guerre culturelle mondiale se profile à l'horizon, menaçant de tout déchirer.

Deux notions de ce que l'on entend par "Occident", l'une vraie et l'autre fausse, sont au centre de cette bataille. Le faux modèle unit les libéraux et dresse les conservateurs les uns contre les autres. Le grand public est laissé dans la confusion, incapable de déterminer quelle version doit être défendue ou combattue

Le concept de Chrétienté

La version véridique pourrait être appelée "le vrai Occident chrétien". Elle correspond au bloc de nations qui guidait le monde par son lien avec un passé européen, notamment sa riche culture chrétienne. Il était représentée par la chrétienté et s'appliquait à toutes les régions - surtout dans le Nouveau Monde - qui partageaient sa vision métaphysique et religieuse de la vie.

Cet Occident a développé des systèmes de droit, d'éducation, de logique et de moralité qui favorisent le progrès et l'épanouissement humain. Sa métaphysique est fondée sur la nature des choses et une vérité objective connaissable. Le centre de cette civilisation est Dieu, sa loi et l'Église.

La société moderne bénéficie des vestiges de cette civilisation chrétienne qui survivent, même si elle en a répudié leurs racines lointaines. S'il y a de l'ordre dans la société d'aujourd'hui, c'est parce que des traces du véritable Occident chrétien se trouvent encore dans ses structures, ses lois et ses institutions.

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La société laïque postmoderne d'aujourd'hui rejette ce modèle. En effet, l'establishment pseudo-occidental « woke » et la culture laïque décadente qui lui correspond méprisent l’Ouest chrétien.

L'Occident piloté par Davos

Leur concept de l'"Occident" est quelque chose d'entièrement différent. Tant la gauche que la droite utilisent cette définition pour attaquer le véritable Occident chrétien. Cet pseudo-Occident est un vrai cancer incrusté dans ces mêmes nations liées à l'Europe et s'exprime par de vastes réseaux économiques et politiques. Il incarne un ordre fondé sur des règles qui soutient le libéralisme en tant que système politique de la modernité. On pourrait l'appeler "l'Occident piloté par Davos".

Ce faux Occident emprunte énormément au capital social et à l'infrastructure rationnelle de l'Occident chrétien, sans jamais reconnaître sa dette. Il souffre de l'obscurité des penseurs des Lumières qui ont brisé l'unité sociale et morale du véritable Occident chrétien et promeut un monde individualiste et matérialiste. Cependant, cet Occident répand également les métastases de sa propre décadence séculaire ce qui accélère davantage sa propre chute.

Si le véritable Occident chrétien est le bébé, la version pilotée par Davos est l'eau du bain. La seconde est utilisée contre la première. Les libéraux détestent les valeurs de l'Occident chrétien authentique tout en profitant de tout le confort et des avancées qui en découlent. Les vrais chrétiens détestent le faux Occident de Davos alors qu'ils luttent pour survivre au milieu de sa dépravation morale et de son sécularisme impie.

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Cette contrefaçon de l’Occident piloté par Davos semblait avoir triomphé partout durant l'ère de l'après-guerre froide. Tout semblait converger vers un seul village mondialisé qui poursuivait les plaisirs et les passions dans un festival d'intempérance frénétique sans aucune reconnaissance de Dieu. Sa technologie avancée rassemble toutes choses instantanément et sans effort.

Le démantèlement du deuxième Occident

Ce triomphe semblait assuré jusqu'à ce que le COVID puis l'Ukraine déstabilisent davantage les choses.

Le conflit ukrainien prend pour cible l'Occident piloté par Davos et ses vastes réseaux. Les liens mondiaux qui maintenaient l'hégémonie occidentale sont maintenant déchirés. En quelques mois, l'Ukraine a anéanti l'œuvre mondialisatrice d'une génération.

Les deux côtés sont engagés dans ce travail de découplage. Chaque nouvelle sanction imposée à la Russie rend plus difficile la reconstitution d'un monde globalisé. Chaque nouveau pas de la Russie contre l'Ukraine représente l'éclatement du monde en de nouvelles hégémonies, blocs commerciaux, courants idéologiques et partenariats maladroits. Le résultat final sera la séparation irrémédiable de l'Est et de l'Ouest.

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Cet pseudo-Occident en tant qu'unité géopolitique est en train de voler en éclats, ouvrant la voie à un monde multipolaire inconnu. Beaucoup de gens de droite se réjouissent de cette évolution comme d'un nettoyage de l'eau sale du bain culturel post-moderne. Et dans le même temps, les gauchistes célèbrent la disparition du bébé, c’est-à-dire la disparition du véritable Occident chrétien qui maintient encore un certain ordre moral dans la société.

L'anéantissement du premier Occident

Cependant, la cible la plus importante de l’offensive ruse en Ukraine est la chrétienté occidentale. Malgré les efforts de Pierre le Grand et d’autres, la Russie ne s’est jamais ouvert aux valeurs du véritable Occident chrétien. C'est une nation d'Europe de l'Est que l'orthodoxie orientale a dominée pendant près d'un millénaire. S'appuyant sur ce passé de rejet de la Papauté romaine, le mouvement eurasien de Vladimir Poutine cherche à mettre en place un réseau anti-occidental de pays imprégnés d’idéologies étranges et d’autocraties rigides. La Russie, la Chine et leurs États clients cherchent à supplanter la primauté du véritable Occident chrétien par une hégémonie qui recycle de vieilles erreurs (dont beaucoup sont curieusement occidentales) fondées sur le nationalisme, le marxisme, le gnosticisme et même des éléments mystiques. En effet, ce qui unit l'eurasisme pan-slave de la Russie d'Alexandre Douguine ou la "nouvelle ère du socialisme aux caractéristiques chinoises" de Xi Jinping est leur caractère anti-occidental et pro-marxiste militant.

Les idéologues russes détestent les traces du véritable Occident chrétien qui survivent encore dans les institutions, les règles et les systèmes du monde d'aujourd'hui. Ils visent particulièrement l'Église catholique et ses doctrines qui remettent en cause les erreurs d'une orthodoxie stagnante. Ces penseurs rejettent l'ordre rationnel de l'Occident et imaginent une Russie primitive, mystique, tribale et communautaire.

De nombreux philosophes occidentaux, dont certains s'identifient comme païens ou occultistes, rejoignent leurs homologues russes en admirant cet idéal russe primitif. L'auteur Matthew Rose dans son livre de 2022, A World After Liberalism : Philosophers of the Radical Right (Un monde post libéral : les philosophes de la droite radicale)(Un monde post libéral : les philosophes de la droite radicale), explore l'univers de cinq figures clés qui ont influencé le débat actuel contre l'Occident : Oswald Spengler, Julius Evola, Alain de Benoist, Francis Parker Yockey et Samuel Francis. Leur position pro-russe comprend de sévères critiques du christianisme occidental qui, selon eux, déforme les impulsions naturelles et affaiblit les relations sociales.

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En outre, la gauche mondiale déteste toutes les manifestations du véritable Occident chrétien car il insinue une supériorité dans un monde égalitaire. Cette haine est si intense que l'establishment woke s'engage maintenant dans ce que l'on pourrait appeler une "guerre civile contre tout" car il cherche à anéantir toute valeur chrétienne de la société occidentale.

La cible est l'Occident chrétien

Ainsi, la Russie rejette les deux Occidents, le vrai et le faux. Elle cherche à détruire les vastes réseaux de l'Occident piloté par Davos, dont elle croit à tort qu'il ruinera le véritable Occident chrétien en lui enlevant la prospérité mondiale. La Russie et la Chine défient ces réseaux avec un Orient anti-Davos qui créera le chaos économique et détruira l'hégémonie américaine. La Russie propose également de fausses idéologies qui remplaceront toute trace de la civilisation chrétienne occidentale.

Plus tragique encore, les nations occidentales prennent pour cible leur origine chrétienne. La guerre culturelle intérieure les entraîne vers un monde païen, panthéiste et « woke » qui détruira tant l’Occident que la civilisation moderne, le bébé et l'eau du bain.

Ainsi, une guerre culturelle globale a commencé, et l'avenir de l'Occident est en jeu.

Pour combattre dans ces deux guerres, l'Occident ne doit pas rejeter l'ordre rationnel, la règle de droit et la métaphysique objective qui le structurent et l’ordonnent. Il doit résister à la destruction postmoderne de la logique et des grands récits structurants. Plus important encore, l'Occident doit retourner à ses origines qui se trouvent en Dieu, sa loi et sa sainte Église.

Cela corresponde au message non écouté de la sainte Vierge à Fatima, en 1917, lorsque le danger russe a explosé sur la scène mondiale. Son appel au retour à Dieu est aussi valable aujourd'hui qu'il l'était à l'époque.

Source : https://www.tfp.org/a-global-c...