Le monde après le libéralisme ne peut être plus libéral. Il doit être un retour à l'ordre chrétien. Photo© Mariemivaki - Flickr
Pourquoi le monde après le libéralisme doit appeler à la restauration de l'Ordre Chrétien
Certains livres sont précieux pour ce qu'ils ne disent pas. Ils décrivent l'état de la culture et indiquent par inadvertance vers quoi la société se dirige, même en essayant de prouver le contraire.
Ce petit livre, A World After Liberalism : Philosophers of the Radical Right, est l'un de ces ouvrages. L'auteur, Matthew Rose, construit une défense du libéralisme classique en attaquant les philosophes illibéraux de la soi-disant extrême-droite. Son approche est objective et équilibrée ; sa description captivante et sans faille.
Cachés dans ses textes, cependant, se trouvent des indices de ce à quoi pourrait mener un monde après le libéralisme.
Cibler les illibéraux
La cible des attaques de Matthew Rose est la faction de la soi-disant droite, que beaucoup appellent aujourd'hui les "illibéraux". Ces illibéraux n'ont pas d'ensemble de principes. Ils ne font pas partie du mouvement conservateur dominant, qui fonctionne dans le cadre libéral. Ce qui les unit, c'est leur haine du libéralisme.
Les illibéraux critiquent le libéralisme parce qu'il est matérialiste, individualiste et laïc. Ils ont soif de communauté, de subsidiarité et de solidarité. Ils déplorent le monde actuel, désacralisé, démythifié et anti-hiérarchique, qui ne satisfait pas les appétits spirituels de l'âme humaine.
Cette animosité anti-libérale a fait son entrée dans le débat politique. Sa rhétorique fait désormais partie du discours national. Elle contribue au mécontentement du monde postmoderne qui appelle à imaginer un monde après le libéralisme.
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Le Dr Rose a ressenti le besoin d'écrire son rapport en observant la popularité croissante de la littérature anti-libérale, en particulier chez les jeunes. Sa méthode pour contrer cette tendance consiste à exposer la pensée politique des cinq figures clés des idées anti-libérales : Oswald Spengler, Julius Evola, Alain de Benoist, Francis Parker Yockey et Samuel Francis. En révélant leurs enseignements bizarres et leurs vies encore plus étranges, l'auteur espère préserver son libéralisme classique.
Qui sont-ils ?
L'auteur rend un grand service dans sa description de ces philosophes radicaux. Ils pourraient facilement tromper les chrétiens attirés par les thèmes qu'ils soulèvent. Les gens pourraient être tentés d'imaginer le monde illibéral après le libéralisme comme un retour à l'ordre chrétien sur la base d'une compréhension superficielle de leur pensée.
Le Dr Rose montre clairement que la vie de ces cinq personnages était tout sauf chrétienne. Plusieurs d'entre eux s'identifient comme païens. L'un d'eux, Alain de Benoist, est un occultiste et un sexologue. Un autre, Francis Yockey, s'est essayé à l'écriture de littérature pornographique. Tous étaient anti-chrétiens.
Leurs vies désordonnées et souvent tragiques peuvent difficilement être des modèles à imiter. Ce n'est pas de leur exemple que viendra le retour à l'ordre chrétien.
Ce qu'ils ont enseigné
Cependant, l'auteur parvient également à démêler les théories alambiquées des philosophes anti-libéraux. Leur critique de la modernité est souvent valable, mais leurs vues révèlent un monde inconnu, mystique et irrationnel contraire à la civilisation chrétienne.
La plupart de ces auteurs, par exemple, s'insurgent contre un monde vide « désacralisé » où « le travail, la famille, les loisirs et la citoyenneté ne sont plus remplis d'importance spirituelle, mais sont compris en termes fonctionnellement séculiers.» Cependant, ce désir de retour à un monde sacral évolue rapidement vers un panthéisme primitif. Son univers de mystère et de mythe entre dans le fantastique.
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Les œuvres des philosophes tendent à montrer une admiration pour les coutumes, les mythes, les rituels et autres thèmes qui cimentent une société chrétienne organique. Cependant, il n'y a pas de développement des principes sur lesquels la culture est basée. Au contraire, ils ont tendance à diviniser ces choses et à les transformer en une force vitale qui évolue dans l'histoire.
L'aspect le plus inquiétant de l'illibéralisme est sa position anti-catholique et anti-chrétienne. Le Dr Rose montre comment Oswald Spengler, par exemple, « ne soutenait pas qu'il n'y a pas de civilisation occidentale sans christianisme. Il a soutenu qu'il n'y a pas de christianisme sans civilisation occidentale. » D'autres soutiennent que l'Église est contraire au monde illibéral après le libéralisme.
Les cinq illibéraux voient l'Église comme le problème et non comme la solution. Un Dieu personnel et omnipotent ne fait même pas partie de l'équation. Au mieux, la religion est un élément d'une culture qui doit être respectée comme faisant partie de la tradition et du folklore. Elle doit être soumise à l'État, un peu comme l'orthodoxie russe.
C'est le type de critique que l'on trouve dans « Un monde après le libéralisme. » La plupart des lecteurs n'y verront guère plus qu'un synopsis présentant des idées étranges émises par des personnages bizarres. De telles critiques sont utiles, mais pas tant que ça.
Cependant, il y a deux choses que le livre ne dit pas explicitement et qui lui donnent de la valeur.
En défense de la médiocrité libérale
La première est de montrer que le libéralisme est en crise. Les gens ne sont plus attirés par son confort. Ils veulent quelque chose de plus et de plus exigeant.
En effet, l'exposé détaché du Dr Rose sur la pensée anti-libérale est interrompu par une défense étonnamment passionnée et presque violente de la médiocrité libérale, qu'il considère comme menacée.
Il devient soudain peu savant et peu libéral. Il nie les fondements historiques de l'Occident et embrasse les mythes libéraux et les légendes noires superficielles qui condamnent tout ce qui est pré-libéral.
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« Que vient après le libéralisme ? » s’interroge l’auteur. « Nous savons ce qui l'a précédé : l'oppression, l'ignorance, la violence et la superstition. Le mythe de nos origines politiques est l'histoire de la façon dont nous avons appris à construire des sociétés sur les valeurs de liberté et d'égalité, plutôt que sur les accidents de la naissance et les cruautés du pouvoir. »
De cette négation des énormes avancées chrétiennes pré-libérales, il conclut qu'il vaut bien mieux renoncer au monde héroïque des temps passés que de perdre « les conforts et la médiocrité du nôtre. »
Il se plaint que les gens « imaginent le courage et la bravoure qu'il [ce monde héroïque] inspirait, et nous incitent à nous demander ce qui a été perdu en échangeant ses nobles codes pour une plus grande sécurité..... Il aurait pu inspirer des hommes plus courageux et de plus grandes actions, mais il n'est pas possible de revenir en arrière. La frontière est fermée. »
Ainsi, le Dr Rose ferme la porte à toute restauration de la chrétienté avec toute la force des cinq illibéraux. Il se joint à eux pour dire qu'il n'y a pas de retour en arrière possible. Il n'y a pas d'explication à ce qu'il n'y ait pas de retour. Il ne faut même pas y penser. C'est un décret libéral qui ne doit pas être remis en question.
Saisir l'allusion
Le livre montre que le libéralisme est en crise et que de larges pans du public sont attirés par des arguments sortant de la case libérale. Ils ont envie d'entendre parler de sujets comme la sacralité, l'honneur et la métaphysique. En d'autres mots, les termes du débat sont en train de changer.
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Ces mêmes pèlerins seront attirés par l'ordre chrétien. Pour ceux qui osent en prendre connaissance, ils pourraient ouvrir la porte que l'auteur a claquée. Pour les héroïques, la frontière du désert libéral pourrait être franchie. L'inévitable désillusion de la pensée anti-libérale pourrait conduire les persévérants à explorer le monde rationnel, sublime et surnaturel que l'Église propose et dans lequel ils trouveront une grande joie.
Le monde après le libéralisme ne peut être plus libéral. Il doit être un retour à l'ordre chrétien.
Source : https://www.tfp.org/why-the-world-after-liberalism-must-call-for-a-restoration-of-christian-order/
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