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“Plus de 70% des mosquées françaises sont infiltrées par les salafistes”
Mohamed Louizi, essayiste, auteur du livre "Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans" alerte sur l’inquiétante infiltration salafiste dans les mosquées en France, un “phénomène qui ne date pas d’aujourd’hui”, selon lui.
“Le salafisme, rappelons-le, ne se limite pas au wahhabisme. Il comprend aussi la mouvance des Frères musulmans, qui se définit elle aussi comme un mouvement salafiste mais qui revêt une apparence plus moderne. Les Frères musulmans ne s’habillent pas de façon traditionnelle, par exemple, et pensent qu’il est possible de rester fidèle à l’Islam des origines (lequel est éminément politique) tout en bénéficiant d’un certain espace d’adaptation pour modifier la règle du jeu”, explique-t-il.
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Et de préciser : “Concrètement, cela signifie utiliser les lois issues des démocraties européennes et de la démocratie française en particulier, avec dans l’idée de changer les mentalités et le regard que les occidentaux peuvent avoir sur leur propre représentation de l’Islam, de sa pratique… puis de l’ensemble des revendications issues de la charia. Il s’agit donc, pour eux, de rendre la loi républicaine compatible avec la charia.”
Mohamed Louizi explique ensuite que “Dans les faits, nous faisons face à deux démarches mais un seul et unique salafisme. Le point de départ est le même, mais le mode opératoire diffère. D’un côté, on retrouve un mouvement très traditionaliste, qui veut rompre tout de suite avec la démocratie et ses lois, y compris par la violence si cela s’avère nécessaire. L’autre facette du salafisme, le frérisme, est plus maligne. Elle affirme pendant un certain temps, quelques dizaines d’années en général, que les lois de la République ne lui posent pas de problème, qu’elle est compatible avec la République. En parallèle, elle mène un travail de sape sur le long terme des fondations de la démocratie, qui passe par des assauts sur les lois existantes ou la revendication de nouvelles lois plus compatibles avec la charia.”
“Ces deux démarches ne sont pas antagonistes. Elles sont complémentaires. L’une vise à travailler la base, la seconde chercher à travailler les élites. Dans les deux cas, il s’agit de planter les graines d’un avenir souhaité par le salafisme.”
L’essayiste tire la sonnette d’alarme : “Il importe aussi de rappeler que ce processus est aujourd’hui en phase d’accélération, du fait des évolutions démographiques que l’on observe notamment en France. L’immigration, suivie du flux des naissances qui accompagnent assez mécaniquement la fondation de familles sur le sol français, fait que tout ce que les salafistes ont semé dans la tête des parents se retrouve ensuite dans la tête des enfants”.
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Et le résultat est effrayant : “Les Frères musulmans gouvernent des mosquées-cathédrales qui s’adressent à des masses que l’on peut compter par milliers à l’occasion du ramadan ou d’autres fêtes religieuses.”
“En fin de compte, me semble-t-il, 70 à 80% des mosquées en France sont menacées. La situation est d’autant plus inquiétante qu’il s’agit parfois de salles de prières massives, impactées par l’idéologie islamiste dans sa version wahhabite ou sa version frériste.”
Face à l’ampleur de ce problème, quelles solutions ? Mohamed Louizi propose quelques pistes de réflexion.
“Tout d’abord, il y a le niveau sécuritaire, mais il atteint très vite ses limites parce qu’il permet aux Frères musulmans de se victimiser davantage et donc de facilement galvaniser leur troupe, de gagner d’autres à leur cause. Comme toutes les idéologies, la ligne des Frères musulmans ne va pas disparaître. (...) C’est pourquoi je crois que la démarche sécuritaire, si nécessaire soit-elle à court terme, ne peut être suffisante”, considère-t-il.
Et puis, poursuit l’essayiste, “il faudra bien sûr déraciner ce qu’on peut déraciner, taper les fondations. Evidemment, cela n’a rien de facile et cela va faire mal. Mais il ne faut pas perdre de vue que la France souffrira que l’on s’attaque à l’islamisme ou non. Mieux vaut, dès lors, opter pour une attitude combative contre les Frères musulmans et assurer l’unité nationale par la suite plutôt que de se contenter de demi-mesures qui ne permettent pas de combattre l’idéologie, le réseau ou la diffusion de leur discours. (...)”
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Car “Il n’existe pas seulement un djihadisme d’atmosphère, comme l’expliquait Gilles Kepel. Il y a aussi, en amont, un véritable islamisme d’atmosphère.”
“Une chose est sûre : nous ne devons pas nous résigner. Il faut s’attaquer à ce problème et cela ne peut plus se faire dans la douceur. Nous aurions pu le faire dans la douceur dans les années 80-90. Aujourd’hui, il faut désormais payer le prix”, conclut-il.
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