Notre culture judéo-chrétienne sur le banc des accusés

Photo : Graffiti féministe à Paris, place Voltaire, septembre 2012 - Denis Bocquet - CC BY 2.0

Notre culture judéo-chrétienne sur le banc des accusés

Sur le plateau de BFM TV, le 4 mars 2023, la porte-parole d'”Osez le féminisme”, Violaine de Filippis, avait eu cette déclaration aberrante : selon elle, les meurtres de femmes étaient favorisés par « notre culture judéo-chrétienne » !

Noémie Halioua, journaliste et ex- rédactrice en chef et correspondante à Paris pour la chaîne I24 News, réagit à ces propos scandaleux dans une tribune au Figaro.

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« S'il pleut le dimanche, c'est la faute de la culture judéo-chrétienne. Si votre voiture est en panne, c'est la faute de la culture judéo-chrétienne. Et si votre conjoint vous quitte, sachez-le, c'est aussi la faute de la culture judéo-chrétienne. En fait le monde se porterait mieux sans la culture judéo-chrétienne », ironise Noémie Halioua.

« Au fond, il y aurait toutes les raisons de répondre par une pirouette humoristique à cette assertion délirante », continue la journaliste. « Hélas ces propos ne sont pas isolés : ils portent en eux ce fond dramatique de l'air du temps. C'est quasiment devenu un acte de citoyenneté que de mettre le moindre événement sur le dos de ladite société, pour l'enjoindre à se flageller. »

« L'Occident serait devenu un bouc émissaire idéal à cause d'une singularité dont lui seul serait capable : l'auto-critique. C'est précisément sa capacité à se remettre en question par rapport aux autres, qui rendait possible cette culpabilité insondable. »

« Société partout, individu nulle part. Outre la dénonciation du bouc émissaire idéal, le raisonnement de la porte-parole d'”Osez le féminisme” dédouane les premiers responsables de ces atrocités : les tueurs. »

Et la féministe d'insister : « Malgré ce que tente parfois de faire croire l'extrême-droite, ce n'est pas dû à l'immigration, c'est bien notre culture, nos valeurs, notre éducation, celle qu'on donne à nos enfants, qui, dans un continuum de violences créent ces drames ».

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Noémie Halioua reprend son analyse : « (...) avant d'invoquer “la société judéo-chrétienne” et de politiser l'événement, avant de faire porter le chapeau du mal à ”l'extrême droite” plutôt qu'à l'immigration, il conviendrait de mettre celui dont l'humanité a déserté l'âme en attaquant un être plus fragile que lui, celui qui assassine son ex-femme, devant ses responsabilités et d'appeler à le faire - lui - assumer les conséquences de ses actes. (...) »

« Vouloir politiser à tout prix une tragédie singulière aboutit à la déresponsabilisation des tyrans qui s'attaquent aux femmes. (...) C'est précisément ce déterminisme abusif que dénonçaient le singulier sociologue Gérald Bronner et son comparse Étienne Géhin dans leur essai Le danger sociologique, ils regrettaient cette instrumentalisation militante de la sociologie pour justifier la moindre question sociale, au point qu'aujourd'hui quand un homme tue son ex-compagne, “notre culture judéo-chrétienne” se retrouve sur le banc des accusés », regrette-t-elle.

Source : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/en-pointant-du-doigt-la-culture-judeo-chretienne-osez-le-feminisme-dedouane-ceux-qui-s-attaquent-aux-femmes-20230306