Photo© - Capture d’écran YouTube TV5 Monde – « Roselyne BACHELOT dénonce ces stars surpayées… »
Le vandalisme contre nos églises, fruit de la Révolution
Dans une tribune publiée dans Le Figaro, Pierre Vermeren, docteur en histoire et auteur de plusieurs ouvrages, s’insurge contre les propos de l'ancienne ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.
En effet, sur le plateau de France 5, le huit janvier dernier, celle-ci avait osé affirmer qu’il allait falloir se résoudre à raser certaines églises de France, en particulier celles du XIXe siècle, faute de moyens pour les entretenir, assimilant ces églises à des édifices « sans intérêt patrimonial ».
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Pour Pierre Vermeren, ces déclarations sont ni plus ni moins le prolongement d'un mouvement initié pendant la Révolution : « L'ancienne ministre de la Culture sans culture (puisque “la culture française n'existe pas”) s'est inscrite dans l'une des plus fécondes traditions françaises depuis la Révolution, le vandalisme (...). Il n'est pas, depuis deux siècles, de séquence historique au cours de laquelle une partie des Français, (...) ne se soit livrée au saccage d'un pan matériel ou immatériel du patrimoine français. C'est même l'un des traits manifestes d'un pays de culture révolutionnaire. »
« L'ordinaire du vandalisme révolutionnaire a néanmoins consisté en une grande offensive iconoclaste au cours de laquelle des centaines de milliers de statues ont été détruites, volées ou martelées (...) de sorte qu'il a fallu reconstruire les églises puis tous les cimetières. Les églises non détruites ont été vidées de leur patrimoine, parfois sauvé et caché. Quand on visite l'Italie, qui n'a jamais été vandalisée, on mesure ce qu'est un patrimoine religieux millénaire et entretenu », fait-il remarquer à juste titre.
« Leurs églises retrouvées nues, les catholiques du XIXe siècle, aidés par l'État et par des milliers d'industriels et d'artisans, les ont reconstruites et rhabillées. À la chaîne et avec l'esprit de ce temps industriel. (...) Oui, les églises bâties au XIXe siècle n'ont pas beaucoup d'âme, et 90% des statues des églises de France, fabriquées à la chaîne, sont monotones avec des expressions figées. Oui, les dizaines de milliers de mètres carrés de vitraux reconstruits à cette époque sont de pâles copies du travail des vitraillistes médiévaux et modernes. Mais c'est notre patrimoine national, à l'histoire souvent cruelle, car il a ensuite subi deux guerres mondiales (…). Faut-il en rajouter une couche ? » alerte le normalien.
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D’ailleurs, ajoute-t-il, « Si l'Ouest de la France est peuplé d'églises du XIXe siècle, c'est que la Révolution et la lutte contre la chouannerie et les Vendéens a été cruelle. Le génocide vendéen s'est accompagné d'une politique de la table rase, en particulier envers les églises, brûlées et détruites. »
« Reconstruites à la mesure de ces souffrances, celles si sont aujourd'hui en surnombre au goût de nos édiles sans histoire. Ils tentent de profiter des regroupements de communes pour éliminer le patrimoine surnuméraire. Quand trois ou quatre villages font une commune, ils y voient une belle occasion de raser au moins une église, avec l'espoir que les habitants du bourg principal seront indifférents au clocher de leurs voisins moins nombreux… », dénonce Pierre Vermeren.
Il interroge : « Mais pourquoi Roselyne Bachelot, qui fut par ses fonctions la gardienne du patrimoine, a fait cette sortie contre le patrimoine religieux ? Elle sait pourtant que 5000 églises sont en très mauvais état, mais que les Français (...) sont attachés à ce patrimoine. Tous les maires ayant procédé à des référendums locaux pour savoir si leurs administrés voulaient sauver leur église, ont reçu un oui massif. Elle sait aussi qu'un vandalisme authentique, à bas bruit, se poursuit sans cesse (...). »
« La saillie de Roselyne Bachelot constitue une heureuse occasion pour la nouvelle ministre de la Culture, (…) de réaffirmer qu'au titre des missions de l'État républicain - qui s'est approprié par les révolutions l'ensemble des biens et des ressources patrimoniales royales et catholiques, pour en faire des musées et des biens nationaux -, la sauvegarde et la conservation du patrimoine architectural public subsistant est une priorité régalienne, conclut-il.
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