« Seul un monde qui n’envisage plus l’enfant comme un miracle parvient à faire de Noël une fête sans naissance »

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« Seul un monde qui n’envisage plus l’enfant comme un miracle parvient à faire de Noël une fête sans naissance »

Dans un article criant de vérité, la journaliste et éditorialiste du Figaro, tire la sonnette d’alarme en ce début d'année 2024 : « Car le cru 2023 marque un tournant : Noël a beau frôler les 2000 ans d’existence, il a été subrepticement débaptisé - désormais, on l’appellera simplement “fête”. Avec sa majuscule, Noël a perdu son objet », déplore-t-elle si justement.

Et de donner un exemple tout récent : « Le petit guide de la phraséologie de la RATP, diffusé aux agents avant les “fêtes” (...) en atteste une énième fois : une nouvelle forme de bienséance - et dans le cas de la RATP, le règlement - interdit de souhaiter un “joyeux Noël”, et sont évidemment proscrites toutes allusions à l’Avent, à la crèche, ou, cela tombe sous le sens, à une quelconque naissance. (...) »

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Pourtant, fait remarquer celle qui est aussi directrice adjointe de la rédaction du Figaro, « Il faut vraiment beaucoup d’efforts pour ne pas voir combien la tradition nous parle, depuis l’Avent jusqu’à maintenant, d’enfantement, de fécondité, de source de vie…»

« Seul un monde qui n’envisage plus l’enfant comme un miracle, un monde sans émerveillement, parvient à faire de Noël une fête sans naissance, et de l’Épiphanie (littéralement : manifestation) une célébration sans sujet », ajoute la journaliste.

« Faut-il donc vraiment s’étonner de la baisse de la natalité qui frappe désormais la France comme le reste de l’Europe ?, interroge-t-elle. (...) à partir de 2044, nous dit l’Insee dans sa dernière étude, la population française commencera de régresser. »

« Non-fête de Noël et non-désir d’enfant nous disent ensemble quelque chose de ce bouleversement anthropologique à l’œuvre. Que l’on soit croyant, agnostique ou athée, ne change rien à l’affaire : en même temps que le déclin de la célébration ancestrale de la Nativité s’opère une rupture civilisationnelle, une sortie de la façon d’être au monde et du mode de relation issus de la chrétienté – mystère incommensurable de ce Dieu fait homme pour que l’homme devienne Dieu, qui glorifie le tout-petit, l’infiniment fragile, ouvre à la communion et fait de l’univers et des hommes une matière habitée. Génie du christianisme qui place la venue au monde d’un bébé au cœur de l’espérance et du salut, et fait de chaque naissance une renaissance universelle, une victoire du possible sur l’impossible, de la lumière sur les ténèbres…»

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« “Un enfant nous est né” : C’est bien cette puissance métaphysique de la prophétie d’Isaïe que Hannah Arendt, une des rares philosophes à avoir médité sur la naissance, avait parfaitement pressenti, après la Seconde Guerre mondiale, en écoutant l’oratorio de Haendel. “Le miracle qui sauve le monde (…), écrira-t-elle, c’est le fait de la natalité, dans lequel s’enracine ontologiquement la faculté d’agir.” »

Madame de Charette conclut en ces termes qui invitent à la réflexion :

« Ainsi le désenchantement d’un monde qui n’espère plus ses enfants est-il source d’effacements en cascade : effondrement économique et démographique, mais aussi désaffection pour le travail, rejet des aînés et des aïeux… “Le fil vibrant qui nous relie du passé à l’avenir se perd”, tandis que nous marchons vers le néant. »

Source : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/laurence-de-charette-la-non-fete-de-noel-ou-le-desenchantement-d-un-monde-sans-naissances-20240111

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