PMA pour les personnes trans institutionnalisera l’“homme enceint” »

Photo - Marches des fiertés Paris Ile de France - CC BY-SA 4.0

PMA pour les personnes trans institutionnalisera l’“homme enceint” »

Le 5 juillet 2023, les députés de La France insoumise ont présenté une proposition de loi pour réclamer l’accès à la PMA pour les hommes transgenres, révèle Le Figaro.

Dans un entretien publié dans ce même journal, Dora Moutot - ancienne rédactrice en chef du média en ligne Konbini et cofondatrice de l'association Femelliste - met en garde : « La PMA pour les personnes trans institutionnalisera l’“homme enceint” ».

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Elle rappelle avant tout que « (...) depuis 2016, il est possible d'être administrativement un homme, tout en ayant gardé sa vulve et son utérus et donc de porter un enfant. C'est là qu'il aurait fallu agir, qu'il aurait fallu penser à la cascade de problématiques derrière. »

« Depuis cette date, nous glissons sur un toboggan qui mène inévitablement à la PMA pour les personnes trans, déplore-t-elle. Depuis que cette fiction légale a été mise en place en 2016, un père est devenu légalement une mère sur les papiers en France, car il a transitionné. Cela cause des problèmes de filiation évidents. »

« Finalement, sentence Dora Moutot, l'autorisation de la PMA pour les personnes trans ne fera qu'institutionnaliser l'idée qu'on peut être un homme sur les papiers et être “enceint”. C'est déjà le cas, mais jusque-là, il fallait se débrouiller naturellement. Le fait de refuser la PMA pour les personnes trans montrait encore qu'il y avait une résistance des politiques à dire: “oui, on peut être un homme et être enceint, et oui, on peut avoir un pénis et être mère.” »

« Je pense que l'ouverture de la PMA aux personnes trans, va encourager encore plus d'hommes à transitionner en femmes et à faire une ablation du pénis, car ils congèleront leur sperme et sauront que pour se reproduire, leur conjoint ou conjointe pourra demander un accès à une PMA. »

« On peut aussi se questionner sur la santé de l'enfant qui va naître dans une famille avec un père transgenre. Si “le père est enceint” , “iel” a donc dû prendre de la testostérone, et nous n'avons pas de recul pour savoir comment cela agit in utero... et donc sur l'impact de la santé de l'enfant. Il est inconscient et égoïste d'accepter cela à grande échelle sans mener en amont des études sérieuses sur les enfants nés d'hommes trans », s’inquiète-t-elle.

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Mme Dora s’interroge à juste titre : « Sauf qu’il faudrait savoir. Le paradoxe est là: comment peut-on désirer être un homme, prendre l'apparence d'un homme, tout en désirant porter un enfant, ce qui est la chose la plus "femelle" qui soit ? »

« Il y a quelque chose qui ne fait pas sens, surtout qu’on nous rabâche sans cesse que les personnes trans souffrent de “dysphorie de genre”. Mais une grossesse ne serait-elle pas un événement qui, en toute logique, devrait rendre la personne extrêmement dysphorique ?

En réalité, si la PMA pour les hommes trans passe, cela voudra aussi dire dans le fond que la société continue à les voir comme des femmes, et a de l'empathie pour elles. Tout cela est très paradoxal », conclut-elle.

Antoine Bellion

Source : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/la-pma-pour-les-personnes-trans-institutionnalisera-l-homme-enceint-20230710

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