Nos fêtes traditionnelles entachées par la violence

Photo : Bayonne – Fête de la musique 2012 - CC0 1.0

Nos fêtes traditionnelles entachées par la violence

Dans une tribune publiée dans les colonnes du Figaro en ce début du mois d'août, Pierre-Marie Sève, directeur de l’Institut pour la Justice, pointe la généralisation des violences lors des rassemblements publics, en particulier lors des fêtes populaires, prenant l’exemple récent des fêtes de Bayonne. Un homme a été sauvagement agressé lors de ce rassemblement estival. Il est malheureusement décédé le trois août des suites de ses blessures, après neuf jours de coma.

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Pour Pierre-Marie Sève, « Ce drame constitue en effet le point d'orgue d'une violence et d'une insécurité particulièrement intenses lors de cette édition des fêtes de Bayonne. Ainsi, selon Franceinfo, le nombre de plaintes reçues par la police a doublé en 2023 par rapport à l'année dernière, pour un total de près d'un millier. Parmi ces plaintes, quatre affaires de viols ont été rapportées à la police, un chiffre inédit, qui rend le fameux ”ensauvagement”, décrit par le ministre de l'Intérieur, bien palpable. »

« Mais cette nouvelle donne lors des fêtes de Bayonne est loin d'être un phénomène propre à la fameuse fête basque. Elle s'inscrit en effet dans un mouvement plus large et plus inquiétant : le moindre rassemblement public devient peu à peu l'occasion d'une généralisation de la violence », déplore-t-il.

Et de donner plusieurs exemples afin d’illustrer ses propos : « Rappelons-nous, il y a à peine plus d'un an, la France accueillait un événement planétaire: la finale de la Ligue des champions. Mais autour du Stade de France, l'ambiance n'a pas été à la fête. Des milliers de supporters espagnols et britanniques ont subi des agressions, parfois violentes, et surtout de très nombreux vols. (...) »

Ou encore, « (...) la tradition funeste des voitures brûlées lors du nouvel an. Si ce phénomène semble diminuer ces dernières années, il est longtemps resté le symbole des fêtes gâchées. C'est le 14 juillet, jour de fête nationale, qui semble prendre le relais, alors que l'édition 2023 a fait l'objet d'une sécurisation exceptionnelle et inacceptable dans une démocratie moderne. »

« En réalité, la croissance rapide des violences lors des rassemblements publics n'a rien d'étonnant. Elle suit en cela, avec même un peu de retard, la croissance aussi stupéfiante que trop mal connue de la violence dans la société en général », fait-il remarquer à juste titre.

Une violence que viennent confirmer les chiffres officiels : « (...) augmentation du nombre des agressions – dénommées “coups et blessures volontaires” – de l'ordre de 46% entre 2008 et 2021, puis de 15% sur la dernière année. Une hausse stable et que rien ne semble, pour l'instant, arrêter. » De même que le taux “d'homicidité” qui a « plus que doublé entre 2008 et 2020. »

M. Sève rappelle que «(...) les citoyens français sont tout autant en droit de demander aux autorités publiques la sécurité dans leur vie quotidienne que dans les lieux et moments festifs. Pour le moment, ils n'ont ni l'un ni l'autre. C'est en vue de cet objectif prioritaire que des méthodes volontaires et courageuses doivent impérativement être mises en place, et ce en urgence. »

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Il énonce quelques pistes de réflexion pour trouver une solution. « Une maîtrise de l'immigration semble d'abord fondamentale. En effet, l'absence totale de contrôle des autorités sur les flux migratoires amène inévitablement des délinquants à entrer sur le territoire. Un risque confirmé par les chiffres du ministère de l'Intérieur selon lesquels les étrangers sont surreprésentés dans toutes les catégories de crimes et délits du Code pénal. »

« Mais outre l'immigration, c'est également une véritable révolution pénale s'impose pour redonner à la justice à la fois l'envie et les moyens de punir. En effet, une justice qui n'envoie pas en prison quatre condamnés à de la prison ferme sur dix n'exerce aucune dissuasion auprès des délinquants (...) », ajoute-t-il.

« À moins d'un an d'un événement sportif planétaire, les Jeux olympiques 2024, la France semble n'avoir jamais été si peu en mesure d'assurer la sécurité des sportifs, des spectateurs... et de l'ensemble de ses citoyens », conclut le spécialiste.

Source : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/desormais-la-violence-gache-la-plupart-de-nos-grandes-fetes-populaires-20230807

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