L’inquiétante percée du satanisme en France

En 2022, avec plus de 420 000 entrées payantes, la fête de l’Enfer est devenue le plus important festival de France en termes de participation - Photo© Shutterstock

L’inquiétante percée du satanisme en France

L’impiété ne surprend plus en France. Au nom de la laïcité, on arrache des calvaires et l’on déboulonne des statues de la Vierge. Hélas, rien de nouveau à cela depuis les sacrilèges commis par la Révolution antichrétienne de 1789. En revanche, un nouveau phénomène, particulièrement inquiétant, semble émerger : le culte public rendu à Satan.

Il y a encore 20 ans de cela, l’idée que le diable puisse être honoré sur nos places et dans nos rues aurait sans doute fait sourire au pays de Descartes. Sorcellerie et diableries semblaient appartenir définitivement au passé, quand les Français croyaient encore en Dieu… Pourtant, par une ruse dont l’histoire a le secret, voilà que Satan fait son retour, sans même prendre la peine de dissimuler son visage hideux.

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Sorcières, fantômes et démons

Ce phénomène a commencé avec la propagation en France des célébrations d’Halloween, cette fête anglo-saxonne, célébrée le 31 octobre de chaque année.

Avant l’avènement du christianisme, les Celtes célébraient cette nuit-là Samain, l’une des quatre grandes fêtes de leur calendrier à l’occasion de laquelle les morts revenaient hanter les vivants. Avec le temps, Samain-Halloween est devenu une célébration ténébreuse où sont honorés toutes les créatures – réelles ou imaginaires – associées au mal : sorcières, zombies, vampires, fantômes et bien sûr démons. C’est aussi l’occasion du plus important sabbat satanique de l’année.

Quand sorcières et fantômes sont apparues dans les rues françaises, la plupart des commentateurs y ont vu une opération strictement commerciale ou encore la résurgence d’un folklore innocent propre à divertir les enfants de la grisaille de l’automne. Pourtant, ce fut la première fois après des siècles de christianisme, que l’on célébrait davantage le Diable que Dieu en France. La fête de la Toussaint et la commémoration des fidèles défunts, étaient soudain éclipsées par un culte grotesque à des figures maléfiques sorties de l’Enfer.

RÉVOLUTION ET  CONTRE-RÉVOLUTION

Le triomphe de la Fête de l’Enfer

Après l’avènement d’Halloween, vint le triomphe du Hellfest, un festival de musique métal qui se déroule chaque année près de Nantes, depuis 2006. Durant trois jours, des centaines de milliers de personnes venues de toute l’Europe accourent à Clissons pour écouter des groupes musicaux aux noms évocateurs, entre autres, de Behemoth, Belphégor, Black Sabbath, Dark Funeral, Deicide ou encore Impaled Nazarene.

Le groupe « Mayhem » dans la chanson « A Grand declaration of war » vomit sa haine antichrétienne : « Chrétienté. Religion de pitié. Dieu des malades. Nous ne déclarons pas la paix, mais la guerre. » Le groupe « Belphégor » incite à tuer des chrétiens : « Les chrétiens aux lions ! Brûler des croix. Jésus-Christ, fils d’odeur fétide. Jésus-Christ, sauveur castré. » Le groupe « Marduck » dans la chanson « Jesus Christ sodomized » prône la mort des prêtres : « Pissez sur le Christ et tuez le prêtre, suivez la nature - louez la bête. » Le groupe « Dark Funeral » fait allégeance à Satan qu’il prend pour père : « Seigneur des Enfers, père impie. Votre souhait est mon commandement. Je vais couper la gorge menteuse, le sang chrétien va tomber sur le sol. » Le groupe « Impaled Nazarene » dans l’Album « In Absence of the war » appelle aux profanations et même à la mort des enfants chrétiens : « Nous vous traquerons un par un. Nous détruirons toutes vos reliques religieuses. Nous incendierons les lieux de culte. Nous trancherons la gorge de tous vos enfants. »

En 2022, avec plus de 420 000 entrées payantes, la fête de l’Enfer est devenue le plus important festival de France en termes de participation…

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Une roue de l’Enfer dans nos villes

Sans tambours ni trompettes, le satanisme se répand insidieusement dans le paysage urbain, comme c’est le cas à Nantes. Cette année, la capitale de la région Pays de la Loire a exposé devant l’une des églises de la ville, dans le cadre de l'événement Voyage à Nantes, une série de silhouettes sombres et menaçantes. L’une d’entre elles, pieds velus et cornes sur la tête, semble conduire la petite troupe, houlette de berger à la main.

« Des personnages sans nom s’échappent d’un jugement dernier en éclatant de rire. Un maire de cérémonie-loup et sa canne ouvrent un bal où animaux, humains et hybrides ne savent que faire […] Ces personnages gesticulent et paradent dans une sorte de dernier défilé désarticulé et agité tout droit échappé d’une danse macabre », peut-on lire dans la présentation faite de cette exposition par le catalogue de Voyage à Nantes.

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Toutefois, ce n’est pas tout… Nantes va aussi accueillir « La roue de Charon », une création de l’artiste américain Peter Hudson. L’œuvre en question est une gigantesque roue en forme d’œil, avec un socle triangulaire – ce qui forme un triangle autour de la roue, renvoi au symbole déiste et maçonnique de l’œil de la providence – autour de laquelle s’agitent et pendent vingt squelettes. La dénomination « Charon » renvoie bien sûr au nocher qui, dans la mythologie grecque, conduit les âmes aux Enfers en leur faisant traverser le Styx. Après Nantes, la roue de l’Enfer devrait être exposée à Paris.

L’idéologie des Lumières et celle du Progrès ont fait croire en l’avènement inéluctable et définitif d’une société rationaliste, positiviste et athée. Pourtant, alors que l’on proclame partout la mort de Dieu, voilà que Satan réapparaît. L’athéisme pourrait donc bien n’être qu’un pont qui conduit, en l’espace de quelques siècles, la fille aînée de l’Église à l’impensable : adorer Satan. « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi », nous a prévenu Notre-Seigneur.

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