Fonte : Notre-Dame en feu - GodefroyParis, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons
Lettre ouverte à Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris : Excellence, épargnez Notre-Dame !
« CE QUE L’INCENDIE A ÉPARGNÉ, LE DIOCÈSE VEUT LE DÉTRUIRE »
Excellence,
J'écris cette lettre en tant que président d'Avenir de la Culture, une association de laïcs catholiques qui depuis 1986 défend les valeurs chrétiennes dans la société française. Je représente aussi plus de 110 000 personnes qui ont signé la supplique ci-jointe demandant au diocèse de Paris de renoncer à l'introduction de l'art contemporain à l’intérieur de Notre-Dame.
La tragédie du 15 avril 2019
Certaines dates restent tragiquement gravées dans l’Histoire d’un pays. S’agissant du nôtre, il est certain que le 15 avril 2019 compte parmi celles-ci. Ce jour-là, il n’est pas nécessaire de vous le rappeler, Notre-Dame s’est embrasée. Sous le regard stupéfait des Parisiens et des hommes du monde entier, les flammes ont dévoré les poutres pluriséculaires de la cathédrale. La flèche s’est effondrée, engloutie dans un abîme de feu. En voyant le mat sombrer, qui n’a pas redouté la perte totale du navire ? Toute la nuit, les soldats du feu ont mené une lutte héroïque afin de sauver près d’un millénaire d’Histoire, accompagnés par les oraisons impromptues des fidèles suppliant la Reine du Ciel de ne pas abandonner la cathédrale qui lui est consacrée. À l’aube, l’astre levant a baigné de sa lumière un océan de cendres. Au milieu de celles-ci, les tours de Notre-Dame se dressaient, miraculeusement intactes. Notre-Dame outragée ! Notre-Dame brisée ! Notre-Dame martyrisée ! Mais Notre-Dame sauvée ! Ainsi qu’il en est de tous les miracles concédés par le Ciel, celui de Notre-Dame de Paris invite à la conversion.
Pourquoi cette tragédie ?
La cathédrale a été témoin de la fureur iconoclaste de la Réforme, de la vindicte impie des Sans-Culottes, de la mitraille prussienne et des atrocités de deux guerres mondiales. Elle a traversé debout les vicissitudes de l’Histoire avant de trébucher à l’aube du troisième millénaire. Pourquoi Dieu a-t-Il permis la tragédie du 15 avril 2019 ? Et pourquoi a-t-il in extremis épargné Son sanctuaire ? Est-il possible de ne pas voir dans cet incendie une allégorie du drame que traverse notre pays ? Autrefois, commandeur de la chrétienté, voilà à présent qu’il vacille, rongé par l’apostasie et la haine de Dieu. « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? », interrogeait S.S. Jean-Paul II à l’occasion de son premier voyage apostolique en France, au printemps 1980. Comment renouer avec les promesses portées par Clovis dans les fonds baptismaux de Reims, la nuit de Noël 496, sans être fidèle aux siècles de chrétienté qui en sont le fruit et Notre-Dame la plus belle fleur ? La tragédie du 15 avril 2019 était l’occasion d’implorer la miséricorde du Ciel, ainsi que l’ont compris spontanément les fidèles qui, chapelet à la main et genou à terre, ont supplié Dieu sur les rives embrasées de la Seine.
Un « geste contemporain » envisagé
Las, sitôt le brasier éteint, voilà que Notre-Dame fut menacée d’un outrage pire que celui qui lui a été infligé par les flammes. Le chef de l’État évoqua un « geste contemporain » à l’occasion de la reconstruction de la toiture et de la flèche de Viollet-le-Duc, anéanties par l’incendie. Immédiatement les cabinets d’architectes dit d’« avant-garde » rivalisèrent de propositions aberrantes, en rupture brutale avec la sacralité des lieux. Le cabinet dijonnais de Paul Godart et Pierre Roussel suggéra une toiture vitrée destinée à la déambulation des touristes. Le studio NAB et l'architecte Nicolas Abdelkader offrirent de remplacer la toiture par une serre botanique afin, notamment, de « permettre de soutenir la réinsertion professionnelle par l'apprentissage de l'agriculture urbaine, l'horticulture et la permaculture ». Mathieu Lehanneur, designer dans le IIe arrondissement à Paris, suggéra de remplacer la flèche par une flamme géante hideuse qui donnerait en quelque sorte à l’incendie du 15 avril les honneurs du temps long. Toutefois, la proposition la plus obscène et la plus invraisemblable fut celle qui a été défendue en privé par la compagne du président de la République elle-même, si l’on en croit Roselyne Bachelot. Dans son ouvrage 682 jours, l’ancien ministre de la Culture raconte : « Déjeunant quelques jours plus tard avec Brigitte Macron, elle me montrera un projet culminant avec une sorte de sexe érigé, entouré à sa base de boules en or… » Miraculée des flammes voilà donc que Notre-Dame fut menacée de prendre le visage de notre temps : athée, ludique, recyclable et même pornographique.
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Le chef de l’État contraint de reculer
Fort heureusement, les projets de « modernisation » de Notre-Dame auxquels M. Macron avait ouvert la porte suscitèrent la désapprobation des amoureux du patrimoine. « On ne peut pas jouer avec Notre-Dame (… ) on ne fait pas de “geste architectural contemporain” sur un monument historique comme cette cathédrale », mit en garde Didier Rykner, historien et directeur de La Tribune de l’Art. Reconstruire la flèche à l'identique, « c'est la solution la moins chère, la plus rapide, la plus efficace, c'est la voie de la sagesse et de la légalité », renchérit Stéphane Bern, le « Monsieur Patrimoine » du gouvernement. L’opinion publique, elle aussi, se souleva. L’Association française pour la défense de la Tradition Famille Propriété prit l’initiative d’une pétition internationale adressée au chef de l’État et au ministre de la Culture afin d’exiger une restauration à l’identique de Notre-Dame. Soutenue par une dizaine d’associations françaises et étrangères, notamment Avenir de la Culture, cette pétition réunit plus de 110 000 signatures, prouvant, si cela était encore nécessaire, l’immense rayonnement de votre cathédrale. Face aux protestations émanant de toutes parts contre le « geste contemporain » qu’il avait annoncé, Emmanuel Macron fut contraint de reculer. « Après des débats passionnés, le président se range du côté des défenseurs du patrimoine et de l'opinion publique », constata Le Figaro, le 9 juillet 2021. Notre-Dame semblait alors sauvée de la défiguration… Hélas, c’était sans compter avec l’opportunisme indécent de ceux qui ont pourtant reçu pour mission de veiller à l’intégrité du sanctuaire.
Notre-Dame travestie en Disneyland ?
Dès l’automne 2020, des rumeurs inquiétantes filtrèrent dans la presse. Le Figaro tira la sonnette d’alarme contre le « projet controversé de Mgr Aupetit » de réaménagement de la cathédrale : « Les photos de synthèse donnent une impression de piste d’aéroport, voire de « parking ».. Le projet d’aménagement, auquel le quotidien avait eu accès, serait un tissu de « créations disruptives », qui ne manqueraient pas de briser l’« harmonie séculaire » de Notre-Dame. Les 14 chapelles latérales de l'édifice seraient complètement rénovées au profit de la mise en valeur d’œuvres d’art : « Des tableaux anciens des XVIe et XVIIIe siècles dialogueront avec des objets d’art contemporains. » Un an plus tard, alors que le projet devait être examiné par la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, la presse britannique se fit l’écho de nouvelles inquiétudes. « C’est comme si Disneyland entrait dans Notre-Dame » dénonça l’architecte Maurice Culot, au Telegraph. Le spécialiste ajouta : « Ce qu’ils proposent de faire […] ne se serait jamais produit à l’abbaye de Westminster ou à Saint-Pierre de Rome. C’est une sorte de parc à thème, très enfantin et trivial, étant donné la grandeur du lieu. » Plusieurs architectes ayant eu accès au dossier dénoncèrent auprès du quotidien britannique des innovations aberrantes tel qu’un « sentier de la découverte » qui ferait voyager les visiteurs en Afrique et en Asie, des textes projetés sur les murs en différentes langues, des expositions d’un goût médiocre et la dédication d’une chapelle au thème, pourtant profane, de l’écologie. Des confessionnaux, des autels et des sculptures classiques devraient être mis au rebut. « C’est le politiquement correct devenu fou. Ils veulent faire de Notre-Dame une salle d’exposition liturgique expérimentale qui n’existe nulle part ailleurs, alors qu’elle devrait être un repère où le moindre changement doit être traité avec la plus grande prudence », conclut un architecte cité par le Telegraph.
Des artistes antichrétiens
Autre motif d’inquiétude, et pas des moindres, le recours envisagé par le diocèse à des artistes dont les orientations et les œuvres sont en tous points opposées à l’enseignement de l’Église. Parmi ceux-ci : Ernest Pignon-Ernest, Louise Bourgeois et Anselm Kiefer. Le premier est le Président de la société des Amis de l’Humanité, célèbre quotidien communiste. Compagnon de route du PCF depuis près de 50 ans, il a notamment milité en faveur de la légalisation de l’avortement. En 1974, Ernest Pignon-Ernest a placardé dans l’espace public des dessins de femmes nues, victimes d’avortements clandestins afin d’inciter les députés à voter la loi Veil. En 2019, à l’occasion des élections européennes, l’artiste s’est enorgueilli d’avoir voté pour la liste conduite par Ian Brossat, un élu parisien qui a réclamé la désacralisation du Sacré-Cœur de Montmartre ! Louise Bourgeois, décédée en 2010, fut elle-aussi, proche des mouvements féministes. Elle est l’auteur d'œuvres pornographiques, célébrant les organes génitaux masculins et féminins. Sa dernière installation majeure, le Mémorial de Steilneset, est un hommage aux sorcières. Le peintre et sculpteur allemand, Anselm Kiefer, est notoirement connu pour sa fascination envers la Kabbale. « L’Ancien Testament m’a toujours frappé à cœur parce que s’y exprime la cruauté de Dieu », prétend-il. Excellence, la possibilité même que le diocèse envisage de travailler avec de tels personnages constitue un scandale ! Comment les œuvres d’artistes impies pourraient-elles côtoyer sans les souiller celles des héraults de Dieu au Moyen-Âge ?
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« Ce que l’incendie a épargné, le diocèse veut le détruire »
Une nouvelle fois, les projets de dénaturation de Notre-Dame engendrèrent une vive réaction de la part des amoureux du patrimoine. Le 7 décembre 2021, dans les colonnes du Figaro, une tribune co-signée par plus d’une centaine de personnalités du monde académique et artistique – notamment les philosophes Alain Finkielkraut et Pierre Manent, l’historien Pierre Nora et le cinéaste Jean-Charles Fitoussi - dénonça en des termes sans équivoque les travaux d’aménagement envisagés : « Ce que l’incendie a épargné, le diocèse veut le détruire. » Comment croire, Excellence, que des personnalités aussi éminentes usent de paroles aussi terribles sans les avoir, au préalable, soupesées ? « Le diocèse de Paris veut (…) profiter du chantier de restauration pour transformer l’intérieur de Notre-Dame en un projet qui en dénature entièrement le décor et l’espace liturgique », pouvait-on lire dans cette tribune. Les signataires dénoncèrent pèle mêle « l’installation de bancs amovibles, d’un éclairage changeant en fonction des saisons, de projections vidéo sur les murs, etc., autrement dit les mêmes « dispositifs de médiation » à la mode (et donc déjà terriblement démodés) que l’on trouve dans tous les projets culturels « immersifs » où bien souvent la niaiserie le dispute au kitsch. » Ils conjurèrent le diocèse de reculer : « Respectons l’œuvre de Viollet-le-Duc, respectons le travail des artistes et des artisans qui ont œuvré pour nous offrir ce joyau, respectons tout simplement les principes patrimoniaux d’un monument historique. » Avant cette tribune, l’académicien Jean-Marie Rouart avait lui aussi fustigé, avec une véhémence peu habituelle au Quai Conti, des « turlutaines artistiques susceptibles de la dénaturer, de gâcher nos souvenirs, d’abîmer à jamais l’esprit et l’âme qui flottaient dans ce lieu sacré. » « Notre-Dame a échappé miraculeusement à tout. Peut-être pas, hélas, au prurit réformiste de Mgr Aupetit », déplora-t-il dans les colonnes du Figaro.
Qui sont les artistes présélectionnés par le diocèse ?
Quelle fut la réponse que le diocèse de Paris apporta à cette pluie de critiques ? Un silence habile dans l’attente que cesse l'orage. Sitôt la foudre tombée, et les nuages éloignés, la machination se poursuivit, en toute discrétion. D’après Le Figaro « cinq artistes planchent depuis deux mois sur le nouveau mobilier liturgique et doivent rendre leur copie le 23 mai » . Parmi les artistes « plus ou moins proches de l’Église », l’on retrouve Constance Guisset, « féministe assumée et progressiste sur les questions de société » et Laurent Grasso « fasciné par l'astre solaire et ses ramifications ». Une brève recherche sur Internet révèle que les artistes présélectionnés par le diocèse sont à l’origine d’œuvres contemporaines laides, grotesques et farfelues, très éloignées de l’harmonie sacrale et des splendeurs de l'art chrétien. Tout porte à croire que Notre-Dame va être ravagée, défigurée, souillée. Dans les colonnes du Figaro, Mgr Olivier Dumas, recteur-archiprêtre de la cathédrale, tenta, non sans cynisme, d’éteindre la polémique : « Nous ne leur posons pas (aux artistes) de questions sur leur vie spirituelle ou sur leur pratique religieuse. ». On veut bien le croire et c’est là le cœur du problème : confier à des hommes sans-Dieu le soin de Sa maison. « Que celui qui peut comprendre comprenne », dit Notre-Seigneur dans l’Évangile (Mt, 19, 12) …
Une supplique laissée sans réponse
Accompagnant les critiques du monde académique, les fidèles, et plus largement tous les Français attachés au patrimoine, se soulevèrent. Cette fois, c’est Avenir de la Culture qui mena la fronde. L’association que j’ai l’honneur de présider adressa à l’administrateur apostolique du diocèse, Mgr Georges Pontier, une supplique afin de le conjurer de renoncer à faire subir les scories de l’art contemporain à sa cathédrale. « M. Macron a reculé en renonçant, pour l’extérieur de la cathédrale, à l’outrage d’un “ geste architectural contemporain ”. Et voilà qu’aujourd'hui le diocèse s’y précipite », déplorèrent les 108 536 signataires de la missive. Malgré plusieurs courriers l’informant de ce cri du cœur que lui adressaient les amoureux de Notre-Dame, Mgr Pontier leur refusa l’aumône d’une réponse. « Le cléricalisme est une perversion dans l’Église », déclarait le Pape François à la télévision italienne, en février 2022. « Sous chaque type de rigidité, il y a de la pourriture », ajouta-t-il à cette occasion. Ces avertissements du Souverain Pontife ne s'appliqueraient-ils pas aux responsables de l'archidiocèse de Paris ? Comment en effet, Excellence, ne pas qualifier de « clérical » et de « rigide » ce mépris invraisemblable des autorités diocésaines adressé à des dizaines de milliers de fidèles qui se tournent avec angoisse vers leur pasteur ? Les vertus du dialogue et de la « synodalité », tant de fois présentes dans les discours des clercs, ne s’appliqueraient-elles donc pas aux fidèles qui souhaitent préserver notre héritage chrétien ? Comme l'a rappelé fort justement Jean-Marie Rouart, Notre-Dame n’appartient pas à l’archevêque de Paris, mais à la nation tout entière. Il est donc juste et normal que les Français, et en particulier les catholiques, s’expriment quand ils jugent que la nature de la cathédrale est menacée. Et la moindre des choses serait qu’on leur réponde !
Seule votre main…
Malgré les protestations de toutes parts, le 9 décembre 2021, le verdict est tombé : le projet de réaménagement intérieur de la cathédrale a été validé par les membres de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture avec, néanmoins, des réserves concernant, d’une part, le déplacement de statues de saints dans les chapelles et, d’autre part, les bancs à roulettes dotés de luminions prévus par le diocèse. Plus aucune main n’est donc en mesure d’empêcher Notre-Dame d’être souillée, si ce n’est la vôtre, Excellence ! Songez au jugement de l’Histoire et, plus encore, à celui de Dieu, si vous permettez l’irréparable. Notre-Dame demeure, malgré les stigmates de l’incendie, le plus beau sanctuaire de la chrétienté. La reine des cathédrales est un écrin de beauté, destiné à recevoir ce qu’il y a de plus sacré au monde : le Saint Sacrifice de la messe. Sa silhouette permet de saisir immédiatement qu’elle est un navire qui conduit les âmes au Ciel. Chacun de ses vitraux, chacune de ses statues et de ses pierres sont consacrés à la gloire de Dieu. Comment ne pas songer, en arpentant sa nef, à la Jérusalem céleste décrite par l’Apocalypse de saint Jean au chapitre XXI : « Elle avait l’éclat d’une pierre très précieuse, telle que du jaspe cristallin (…) La ville n’a d’ailleurs besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine et sa lampe est l’Agneau. Les nations marcheront à sa lumière. »
Pédagogie du sacré
Avant sa fermeture, treize millions de visiteurs pénétraient dans Notre-Dame chaque année. Que cherchaient donc ces hommes venus parfois du bout du monde ? Un miroir de leur époque ? Non, bien au contraire, ils poursuivaient la beauté et la sacralité, ce dont notre monde sans Dieu est si cruellement dépourvu. Ils recherchaient, souvent sans le savoir, une trace de ce temps béni où la « philosophie de l’Évangile gouvernait les États », selon l’expression utilisée par S.S. Léon XIII dans son encyclique Immortale Dei du 1er novembre 1885. « À cette époque, l'influence de la sagesse chrétienne et sa divine vertu pénétraient les lois, les institutions, les mœurs publiques, toutes les classes et toutes les relations de la société civile », écrit le Pape à propos de la chrétienté. « Organisée de la sorte, la société civile donna des fruits supérieurs à toute attente, dont la mémoire subsiste et subsistera, consignée qu’elle est dans d’innombrables documents que nul artifice des adversaires ne pourra détruire ni obscurcir », poursuit S.S. Léon XIII. Notre-Dame n’est-elle pas l’un des plus merveilleux « document » de ce temps qui porte le nom du Christ ? La pédagogie du sacré, voulue par les contemporains de Suger et de saint Louis, parle non seulement à l’intelligence, mais aux âmes. « J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. » Combien d’âmes, éloignées de Dieu, ont vécu sous les voûtes sacrées de Notre-Dame, la rencontre qui bouleversa, en ces lieux, Paul Claudel ? Où ces âmes assoiffées iront-elles s’abreuver si la source venait, par votre faute, à se tarir ?
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D’où viennent ces mauvais vents ?
Excellence, d’où viennent donc, les mauvais vents qui soudain menacent de balayer Notre-Dame ? Sans doute le Père Gilles Drouin, chargé de l’aménagement liturgique et culturel de votre cathédrale, nous offre-t-il un début de réponse lorsqu’il déclare : « Si Vatican II a rompu avec la messe en latin et retourné les autels pour aller vers les ouailles au lieu de leur tourner le dos, cinquante ans après, une partie du travail reste à faire. Ainsi donc, il s’agirait de déconstruire Notre-Dame pour en faire une cathédrale « conciliaire » qui honore non plus Dieu, mais l’Homme ! Hélas, tant d’églises ont subi le même sort ! « Le clergé français a dans les années 1960 interprété le concile Vatican II en mettant en œuvre un vandalisme inédit depuis la Révolution française au nom d’un modernisme douteux », rappelle Didier Rykner. Un vandalisme qui n’est, hélas, pas circonscrit à l’architecture.... Ainsi que l’a démontré magistralement Guillaume Cuchet dans son livre « Comment notre monde a cessé d'être chrétien », le Concile convoqué par S.S. Jean XXIII a coïncidé avec le début d’un effondrement, sans précédent par sa brutalité, du catholicisme en France, hors période de persécution. La pratique sacramentelle est devenue résiduelle dans notre pays, les ordinations sacerdotales diminuent année après année et, vous le savez, le clergé est éclaboussé par des affaires de mœurs sordides qui désespèrent les fidèles et dont nul ne voit la fin. Excellence, ce n'est pas seulement Notre-Dame qui brûle : en cinquante ans, c’est la France chrétienne qui a été réduite en cendres. Et voilà qu’au cœur de cette nuit obscure, vous vous apprêtez à éteindre Notre-Dame, phare ultime de la chrétienté…
Excellence, il n’est pas trop tard pour vous abstenir de faire entrer dans Notre-Dame les « fumées de Satan », qui empestent l’Église, selon les mots tragiques du Pape Paul VI. Livrer votre cathédrale à la modernité impie ne serait pas seulement une insulte à ceux qui l’ont édifiée et préservée, ce serait aussi, et d’abord, une offense faite à Celui auquel elle appartient. De ce geste, naîtraient d’inévitables malédictions pour la Fille aînée de l’Église, cela au moment-même où une sourde persécution menace les catholiques de France. Comment ne pas frémir en songeant que l’archevêque de Paris écrirait un chapitre de cette tribulation en œuvrant à la profanation de sa propre cathédrale ? Excellence, pour l’amour de Dieu, épargnez Notre-Dame ! Il en est encore temps.
Veuillez recevoir, Excellence, l’assurance de ma haute et filiale considération,
Paris, 25 mars 2023
Fête de l’Annonciation à la Vierge Marie
Jose Antonio URETA
Président
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