Un usage précoce des réseaux sociaux a des effets terriblement nocifs chez nos jeunes - Photo© Wikimedia
Les ravages de l’addiction des préadolescents aux réseaux sociaux
Dans les colonnes du Figaro, Sabine Duflo, psychologue clinicienne et thérapeute familiale, tire la sonnette d’alarme : un usage précoce des réseaux sociaux a des effets terriblement nocifs chez nos jeunes.
Plusieurs études récentes sont atterrantes : toujours selon Le Figaro, un rapport réalisé par l'agence marketing Heaven et l'association Génération numérique, révèle que 87 % des 11-12 ans sont sur les réseaux sociaux interdits aux moins de treize ans ; 89 % possèdent un smartphone à douze ans, et 20 % se font offrir leur premier appareil mobile à…dix ans !
Une des conséquences : les ravages de la pornographie. A ce sujet, un rapport du Sénat dénonce le porno et les violences qu'il génère sur les femmes. Il y est écrit que « les réseaux sociaux (Twitter, Instagram) et les messageries privées (Snapchat, WhatsApp, Telegram) sont devenus les nouveaux vecteurs de la diffusion de contenu pornographiques. »
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En ce qui concerne le temps d'exposition des enfants et des adolescents devant les écrans, une étude de l'UNAF intitulée Unaf, enfants et numérique, précise que les 7-10 ans y passent en moyenne 4 h 42 par jour et les 11-14 ans 8 h 23 par jour, en semaine.
Ce qui laisse imaginer les weekends…
La psychologue Sabine Duflo s’interroge : « Mais pourquoi réagissons-nous si peu ? Est-ce parce qu'un résultat statistique, une étude chiffrée ne peuvent pas nous émouvoir ? »
« S'il faut mettre des visages, faire vivre des personnages derrière les chiffres, comptez sur moi, poursuit-elle. Elles sont bien réelles, ces dizaines de jeunes filles que je reçois depuis deux ans dans l'unité d'urgence psychiatrique pour adolescents où je travaille. Réelles, mais si semblables. »
Elle nous donne l’exemple de Julie, une collégienne scolarisée en classe de cinquième, « arrivée dans l'unité à cause de ses crises d'angoisse à répétition au collège, de ses idées suicidaires, (...) et aussi des scarifications sur les deux avants bras ».
Madame Duflo nous confie des détails effrayant sur les ravages des écrans sur sa patiente :
« J'ai commencé par recevoir seule Julie. Celle-ci présentait un visage figé, inexpressif, avec la bouche tombante. Elles ont toutes ce même visage: celui qu'ont les personnes âgées qui sont restées trop longtemps seules, qu'aucune visite d'un être cher ne vient éclairer d'un sourire. Il faut que je pose à Julie des questions simples pour obtenir une réponse. Elle paraît ailleurs, comme hébétée. »
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« Elle me fait part de ses difficultés d'attention en classe, qu'elle fait remonter à cette année scolaire. (...) Pourtant, jusqu'à présent, elle avait de bonnes notes. Elle a du mal à trouver le sommeil aussi. »
« Le test projectif que je lui fais passer (TAT) évoque une personnalité immature, manquant de confiance en elle, et sans capacité d'imagination. Ses réponses alternent entre “Je ne sais pas”, et “C'est quoi ça”», raconte la psychologue.
La maman de Julie est complètement désemparée et a écrit un message de détresse à Madame Duflo : « Maintenant j'ai peur Madame. Le portable, je ne veux pas le lui rendre. Mais j'ai peur de sa réaction. Elle fera tout pour le récupérer. Une fois elle m'a frappé, une autre fois elle a déjà menacé de se suicider si je ne lui rendais pas son portable à sa sortie d'hospitalisation. Aidez-moi, s'il vous plaît, dites-moi ce que je dois faire. »
Cette situation dramatique confirme douloureusement les résultats d’une autre étude, réalisée en 2018 par le prestigieux Lancet, sur les effets des réseaux sociaux sur la santé mentale des adolescents. Les comportements de 10 904 jeunes de quatorze ans sur les réseaux sociaux avaient alors été analysés avec précision.
« Parmi les jeunes de 14 ans vivant au Royaume-Uni, nous avons trouvé une association entre l'utilisation des médias sociaux et les symptômes dépressifs, et cette association est plus forte pour les filles que pour les garçons. (…) Les expériences de harcèlement en ligne, une moins bonne quantité de sommeil, ainsi que la qualité de l'estime de soi et l'image corporelle expliquent largement les associations observées », conclut l’enquête.
A quand un réveil de notre société, en particulier des adultes qui ont pour mission de protéger les plus jeunes ?
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