Sainte Jeanne D’Arc revisitée par la théorie du genre !

Statue de Sainte Jeanne d'Arc par Anna Hyatt Huntington - Photo© Crusade Magazine


Sainte Jeanne D’Arc revisitée par la théorie du genre !

Le neuf juin dernier, le musée de Cluny avait organisé une conférence autour de l'ouvrage Les Genres fluides. De Jeanne d'Arc aux saintes trans de l'historien Clovis Maillet, avec des questions abordées telles que : « Pouvait-on changer de genre au Moyen Âge ? Vivre en homme et devenir sainte ? Naître fille et finir chevalier ? »

Dans les colonnes du Figaro, Sami Biasoni, essayiste et docteur en philosophie de l'École normale supérieure, dénonce une telle dérive. En voici quelques extraits.

« La question qui est posée est celle de la possibilité d'une relecture critique de l'histoire sacrée au prisme du genre, en l'espèce d'un genre “fluide”, c'est-à-dire de la transition du féminin au masculin et de sa détransition. Les “théories” de la déconstruction aspirent à tout revisiter ; c'est même à cela qu'on les reconnaît », commence-t-il par expliquer.

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« Faisant de tout événement passé ou présent un élément de récit potentiel, un matériau propice à l'analyse textuelle et au révisionnisme critique, et ayant seules décrété que le réel n'était qu'une variation du vrai, ces “théories” agissent en fixant d'abord leurs conclusions puis procèdent par exégèse pour tenter de les accréditer par la métaphore, la provocation, l'emphase quand il le faut. Le réel leur sert d'abord à montrer ce qu'elles ne peuvent généralement démontrer (...) », regrette le docteur en philosophie.

« Des exemples particuliers de femmes chevaliers, guerrières, saintes, qui ont dû en partie renier leur condition de femme pour servir leurs causes, et dont Jeanne d'Arc est l'archétype, ont marginalement ponctué l'histoire médiévale. Il s'agit de cas très rares (...). C'est pourtant sur cette base que l'histoire critique du “genre” se déploie. »

Sami Biasoni dénonce avec force : « Un changement de coiffure, de nom ou de tenue vestimentaire peut devenir, dans ce contexte, revendication ex post de l'existence d'une “transidentité” médiévale ; et l'institution publique de financer l'anachronisme et le relativisme au prix de la bonne conscience, avec l'assentiment d'une grande partie des médias progressistes, dont ceux du service public. »

« Nous sommes au cœur des écueils du wokisme: n'acceptant plus la possibilité d'une nuance argumentative face aux évidences dogmatiques des causes de “justice sociale”, nombre de ses sectateurs condamnent mais ne débattent plus. »

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« On ne saurait justement rendre compte de ce qui se produit sans préciser que ce qui est remis en cause, voire attaqué par certains, c'est la sphère d'influence même de l'Occident judéo-chrétien », rappelle-t-il.

Et de conclure : « Notre passé n'est pas exempt d'erreurs, de souffrance et d'injustice, nul ne le niera. Le rappeler sans cesse, et faire de cela la condition centrale des équilibres sociaux de notre temps, c'est contribuer à pérenniser cet échec plutôt que de chercher ensemble à bâtir un projet véritablement juste ».

Source : https://www.lefigaro.fr/vox/societe/sami-biasoni-des-saintes-trans-au-moyen-age-quand-l-ideologie-supplante-l-histoire-20220615

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