Charles Ange Ginésy denonce une situation migratoire explosive

Photo - Captures d’écran YouTube. Charles Ange Ginesy, président du Département des Alpes-Maritimes. Italie : des migrants déterminés à traverser les Alpes

Charles Ange Ginésy denonce une situation migratoire explosive

Face à une déferlante de « mineurs non accompagnés » (MNA) ces dernières semaines, le président LR du Conseil départemental, Charles Ange Ginésy, sonne l’alerte rouge.

M. Ginésy explique à Valeurs Actuelles : « La situation s’est tendue, puisque nous arrivons à saturation avec pratiquement 863 mineurs qui sont “mis à l’abri” (...). Pour être bien clair, la “mise à l’abri” qualifie le moment où nous récupérons le mineur qui vient de passer la frontière. Après évaluation, il y a demande auprès du parquet qui formule une ordonnance de placement. »

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« Ainsi, entre ceux qu’on “met à l’abri” en attendant une décision de justice et ceux qui ont effectivement reçu cette décision, 863 MNA se retrouvent logés sous la tutelle du département », précise-t-il.

Le président LR du CR rappelle qu’en 2014, « (...) nous avions alors placé 174 enfants dans les Alpes-Maritimes. Et aujourd’hui, les 174, que sont-ils devenus ? Ils sont devenus 5000 en 2022. Pour 2023, à ce jour, ils sont déjà 4745. En fonction de ce qui se produira d’ici à la fin de l’année, on prévoit un “atterrissage” à 7500. C’est-à-dire, par rapport à 2022, une augmentation de plus de 50 %. C’est évidemment intenable », s’alarme-t-il.

« Généralement, les mineurs arrivent directement à la frontière. Ils savent très bien, sur les instructions des passeurs, qu’il leur suffit de lever la main pour qu’ils soient accueillis. Nul besoin de se cacher, de passer par la mer ou par la montagne. Face à pareille affluence, la loi sur l’aide sociale à l’enfance est complètement dévoyée.

(...) En 2022, j’avais déjà alerté le gouvernement. Cette année, la situation s’est encore aggravée ; nous faisons face à une véritable explosion des flux migratoires. »

Quant aux nationalités représentées, il s’agit « (...) majoritairement des Guinéens, à hauteur de 37 %. Des Ivoiriens (26 %), des Tunisiens (7 %), des Érythréens (7 %) et puis, dans des proportions plus sporadiques, des gens du Mali, du Soudan, du Cameroun, de Gambie… »

« Aujourd’hui, le Conseil départemental des Alpes-Maritimes ne sait plus comment donner une réponse (...). En temps normal, nous avons une vingtaine de personnes qui sont mobilisées pour s’occuper de l’aide sociale à l’enfance. Cette année, nous en mobilisons plus de 200. (...) Toute la responsabilité sociale du département se trouve mise en difficulté. Mais là, au bout du bout, nous n’y arrivons plus. Nos agents sont épuisés. Le seuil des 900 personnes accueillies en même temps, atteint à la fin août, me place dans l’obligation de me tourner vers l’État », déplore l’élu.

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« Aujourd’hui, continue-t-il, nous manquons de place. Il n’y a pas un maire dans les Alpes-Maritimes qui ne s’élève pas contre cette situation ! Nous avons des centres à Sainte Agnès, Carros, Châteauneuf-Grasse… En dernier recours, lorsque les tensions sont trop fortes, nous n’avons pas d’autre choix que de réquisitionner des hôtels, chose évidemment très difficile en haute-saison. »

« Il faut régler le problème au niveau européen, afin de contenir ces flux migratoires aux frontières du continent. Sur le territoire national, il est évident que l’État doit prendre le taureau par les cornes pour assurer une meilleure répartition. Ce n’est pas parce que les Alpes-Maritimes sont le point d’entrée sur le territoire que nous devons supporter la totalité de la charge », conclut-il.

Source : https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/entretien-charles-ange-ginesy-president-des-alpes-maritimes-nous-faisons-face-a-une-explosion-des-flux-migratoires