Écriture inclusive : la langue française en péril mortel !

Écriture inclusive : la langue française en péril mortel !

Marcel Kuntz, directeur de recherche au CNRS à Grenoble, a publié une tribune au Figaro le 4 février 2019, sur le thème de l’écriture inclusive, nouvelle invention visant à attaquer notre belle culture française.

« On peut trouver aujourd'hui dans des documents officiels de la recherche publique, du CNRS par exemple, des monstruosités grammaticales telles que « technicien.ne.s, ingénieur.e.s et chercheur.e.s », s’indigne Marcel Kuntz.

L'Académie française avait adopté à l'unanimité le 26 octobre 2017 une déclaration contre l'écriture dite « inclusive », soulignant que « la multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu'elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l'illisibilité » et que « la langue française se trouve désormais en péril mortel ».

Difficile d’être plus clair et pourtant, l’idéologie de la soi-disant égalité continue d’avancer.

En effet, « l'objectif affiché de l'écriture inclusive est d'imposer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes. En réalité, il s'agit d'un champ de bataille idéologique, où resurgit la dialectique marxiste des rapports exploiteurs/exploités, oppresseurs/opprimés (…) », dénonce Monsieur Kuntz.

Il ajoute : « De ce fait, l'introduction de l'écriture inclusive, en supprimant le neutre, prend le risque de communautariser les deux sexes, et (…) d'inciter les « victimes » à se vivre comme telles, et à faire endosser aux mâles (hétérosexuels) le statut de bourreau » !!

« Il s'agit en réalité d'un rêve despotique, peut-être doux, de bobos bien-pensants, mais une forme de despotisme quand même, portée par des inquisiteurs qui veulent nettoyer la grammaire et le langage et éliminer tout comportement non-politiquement correct », dénonce-t-il.

Le scientifique conclut : « Quand une théorie aussi fragile impose une « ligne officielle » qu'il est prudent de respecter si l'on veut la paix, il y a de quoi être inquiet pour l'esprit critique. »

On ne peut s’empêcher de citer ici Eric Zemmour, qui avait tiré la sonnette d’alarme dans un entretien au Figaro le 07/09/2018 : « Le français est une langue complexe, et c'est ce qui fait son génie et son charme (…) Ces offensives répétées (contre la langue française) ne doivent rien au hasard. Il s'agit pour nos déconstructeurs de détruire l'une après l'autre les bornes séculaires de l'identité française: langue, histoire, culture, paysages. Il s'agit de tout raser pour qu'il ne reste rien du ‘cher et vieux pays’. »

Antoine Béllion

Photo : ©FPS