Traçage en Chine : vers une nouvelle forme de dictature ?
Soi-disant pour endiguer l’épidémie, la Chine a mis en place dès le mois de février, un système de traçage utilisant des codes QR de suivi sanitaire.
Ce code de santé détermine si les personnes peuvent quitter leur domicile, utiliser les transports publics ou encore entrer dans les lieux publics. Le système permet également de retracer le parcours des malades, ainsi que des gens qu’ils ont pu croiser au cours de la journée.
Déjà particulièrement stressant pour la vie quotidienne, cette fameuse application contient maintenant de nouvelles fonctions, plus ou moins développées selon les régions. Hangzhou, une ville de 10 millions d’habitants dans l’est du pays, par exemple, va très loin dans ce nouveau mode de contrôle de la population. Le directeur de la commission de santé local, Sun Yongrong, a annoncé que ce système de traçage serait bientôt « normalisé » et convertit en « passeport santé numérique » permanent, actualisé « en temps réel » !
Concrètement, la ville attribuera « de façon permanente à chacun de ses résidents un badge de santé de couleur et une note de 0 à 100 en fonction de leur dossier médical et de leurs habitudes de vie », installé automaticamente sur leurs téléphones portables.
Faire de l’exercice physique rapporterait ainsi 5 points, boire 20 cl d’alcool ferait perdre 1,5 point. Fumer 5 cigarettes entraînerait une perte de 3 points. Et dormir au moins 7 heures 30 par nuit permet de gagner un point supplémentaire...Un jeu de mauvais goût ? Hélas , c’est pourtant la réalité.
« Des points seront déduits pour le tabagisme, la consommation d’alcool et le manque de sommeil, cela signifie-t-il que nos vies seront complètement surveillées ? », s’alarme à juste titre un utilisateur sur Weibo, l’équivalent chinois de Twitter.
Un vaste système de surveillance particulièrement inquiétant qui pourrait très bien faire aussi son apparition dans nos pays européens, si nous ne restons pas vigilants…
Nathalie Burckhardt
Photo: Image par Pete Linforth de Pixabay
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