Québec : vers la disparition des églises ?

Québec : vers la disparition des églises ?

C’est un constat alarmant que révèle le quotidien La Croix : d’après le Conseil du patrimoine religieux de la province, sur les quelque 2 746 églises du Québec inventoriées en 2003, 713 ont été détruites, fermées ou reconverties. Soit plus d’un quart des édifices religieux canadiens !

« Toutes les paroisses du Québec sont à bout de souffle. Trois ou quatre fois par jour, nous apprenons la fermeture de l’une ou l’autre. Cela a des conséquences sur le sort des églises… », s’alarme Luc Noppen, historien québécois de l’architecture.

« Les diocèses ont constaté qu’il y avait de moins en moins de monde à la messe, donc moins de revenus et ont fermé des églises », ajoute-t-il.
De fait, selon un sondage national, au Québec seulement 14 % des personnes sondées participent à une activité religieuse en groupe au moins une fois par mois, contre près de la moitié en 1985…

Alors les églises et chapelles sont vendues, certaines sont transformées en garage ou entrepôts, ou carrément détruites…Un exemple, celui de l’église Saint-Cœur-de-Marie de Québec, « un joyau » d’architecture néo-byzantine construit en 1919 : l’édifice religieux a d’abord été vendu, puis « un promoteur qui voulait y construire une tour d’habitation l’a laissé se dégrader, jusqu’à ce qu’il invoque le “danger public” potentiel qu’elle représente et obtienne un avis pour la démolir », précise Luc Noppen.

D’autres églises importantes, comme Saint-Louis-de-France, construite en 1960, ont aussi été détruites récemment.

Le diocèse de Québec pointe également une accélération de la disparition des églises expliquée, selon Valérie Roberge-Dion, directrice de la communication, « par la diminution du nombre de fidèles, de nos ressources, et de l’augmentation des coûts d’entretien ».

Face à cela, ce sont les municipalités qui s’investissent davantage, à la demande de leurs citoyens qui tirent la sonnette d’alarme, et rachètent les églises afin de les protéger. Pour preuve, en neuf ans, leur part parmi les propriétaires est passée de 17 à 24 %.

«  Les villes prennent conscience de l’importance historique des bâtiments et de leur intérêt patrimonial », conclut Luc Noppen, avec une note d’espoir.

Source : https://www.la-croix.com/Religion/Au-Quebec-rapide-disparition-eglises-catholiques-2022-02-19-1201201209

Source photo : par Hans de Pixabay