Les frontières de l'Europe menacées
Le directeur de l’agence Frontex, en charge du contrôle des frontières de l'Union Européenne, Fabrice Leggeri, s'est inquiété d'une possible vague migratoire depuis l'Afghanistan dans un entretien au Parisien.
« L'Afghanistan représente un fort potentiel migratoire irrégulier », affirme-t-il.
Déjà, le 16 août dernier, dans une allocution aux Français, Emmanuel Macron avertissait : « la déstabilisation de l'Afghanistan risque également d'entraîner des flux migratoires irréguliers vers l'Europe ».
Pour le chef de Frontex, le risque d'afflux massif de clandestins est réel, « mais nous ne serons probablement pas confrontés à une vague massive et soudaine comme cela avait été le cas en 2015. Il faut plutôt s'attendre à une montée progressive », précise-t-il.
Olivier Roy, directeur d'études à l'EHESS et spécialiste de l'Afghanistan au Figaro, confirme ces propos : « Le surplus par rapport au passé récent ne sera pas massif, car cette vague va seulement s'ajouter à un flux continu qui a commencé bien avant, qui n'est pas lié à la victoire des talibans et qui va continuer ».
Mais, et il est important de le souligner, « certains d'entre eux peuvent présenter une menace, car appartenant à des organisations criminelles, notamment des réseaux de passeurs, voire être instrumentalisés par des organisations terroristes», prévient Fabrice Leggeri.
Il dénonce aussi de nouveaux risques et notamment le rôle trouble de certains Etats dans le transit des migrants : par exemple, « lorsqu'un État non-européen décide d'instrumentaliser les flux migratoires pour déstabiliser l'Union européenne », comme « la Turquie en février 2020 ».
Pour faire face à cette nouvelle situation, et en soutien des gardes-frontières européens, l'agence Frontex a déployé ses 2 000 agents « aux frontières de l'espace Schengen, ainsi que dans les Balkans, par exemple en Albanie, au Monténégro ou en Serbie ».
« Beaucoup de ces agents sont des spécialistes, par exemple de la fraude documentaire ou du “débriefing” des migrants», une procédure qui permet de vérifier « qu'ils sont bien Afghans s'ils prétendent l'être, et de distinguer ceux qui ont un réel besoin de protection de ceux qui migrent pour des motifs économiques », conclut Fabrice Leggeri.
Source photo : Canva.com
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