Le Pacte mondial pour des migrations sûres de l’ONU :  s’agit-il de faire avaler les migrations planétaires ?

Le Pacte mondial pour des migrations sûres de l’ONU : s’agit-il de faire avaler les migrations planétaires ?

On attend le 10 décembre prochain à Marrakech la ratification par Emmanuel Macron du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Suivant l'exemple de Donald Trump, de nombreux pays européens de l'ancien bloc communiste, mais aussi la Suisse, l’Autriche, l’Australie et Israël ont fait part de leur opposition : une tendance qui signe un réveil des peuples.

La presse française, largement acquise aux idées de ce nouveau texte de l’ONU, s'efforce d'en minimiser l’impact : non contraignant, il ne chercherait qu’à favoriser la coopération internationale.

C'est mal connaître le mode de fonctionnement de l’ONU dans sa marche vers la gouvernance globale. Elle crée d’abord une « soft law », un « droit souple » qui ne fait pas peur mais qui n'a pas son pareil pour créer un consensus mou.

Le consensus visé porte sur la création et le renforcement d'un regard favorable sur les migrations planétaires– il s'agit de faire avaler, selon les propres mots du Pacte, « qu’à l’heure de la mondialisation, elles sont facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable ». Cela passe par la reconnaissance de tout un catalogue de coûteux droits aux migrants – sociaux, éducatifs, sanitaires – et mieux encore, à imposer une « démarche globale » au motif qu’« aucun pays ne peut seul relever les défis que pose ce phénomène mondial ni saisir les occasions qu’il offre ».

Il s'agit bien de consentir – « souverainement », sans doute, et dans la « confiance mutuelle » ! – à une politique commune, profondément pro-migrants, puisqu'il s'agit d’assouplir « les filières de migration régulière ». Et tout cela au nom des « droits de l'homme » quand n'est pas de la « charité » chrétienne…

On est loin, très loin, pourtant de la prudence d'un saint Thomas d’Aquin, qui au XIIIe siècle déjà rappelait que les nations chrétiennes ont le droit, au nom de leur propre « bien commun », d'agir contre toute immigration qu'elles jugeraient hostile, néfaste ou trop éloignée de leur propre foi et culture.

Après le Traité de Paris sur le climat nos dirigeants veulent nous infliger l’adoption du Pacte mondial pour des migrations de l’ONU. Et ils ne comprennent toujours pas comment est né le mouvement des gilets jaunes !

Marie Dirix

Photo : Le bateau affrété en février 2016 par l'association SOS Méditerranée pour sauver migrants en mer Méditerranée, avant d'être immobilisé en décembre 2018 à Marseille faute de pavillon - flickr
Pour aller plus loin : Migrants : le projet de l'ONU qui divise l'Europe, Le pacte sur les migrations divise L’Europe, Mathieu Bock-Côté: «Non au pacte mondial sur les migrations», En quoi consiste vraiment le pacte de Marrakech sur les migrations ?