La théorie du genre, « pivot d’une future civilisation déshumanisée »
Dans une tribune au Figaro, Paul Melun, conseiller en stratégie et essayiste, alerte sur le fait que notre société dite « moderne », à force de favoriser la théorie du genre et la déconstruction des identités sexuelles, encourage l’avènement du transhumanisme et d’une humanité désincarnée.
« Le thème de la «non-binarité» n’en finit plus de créer la polémique en France », remarque-t-il.
Comme exemple frappant, la dernière revendication du collectif «stop homophobie», qui reproche à la SNCF d’interroger ses passagers sur leur sexe, leur demandant de se prononcer entre masculin et féminin…sous prétexte d’exclure les « personnes qui s’identifient comme non-binaires, notamment parmi les personnes Trans ou Intersexes, les ‘genderfucks’, les Queers, (…)».
« Ces revendications saugrenues demeureraient anecdotiques, estime l’essayiste, si les élites progressistes ne s’en étaient saisies pour les imposer comme normes à l’ensemble de la société. Le choix de faire des théories du genre le navire amiral du progrès n’est pas innocent, et constitue même le pivot d’une future civilisation déshumanisée. »
« À la manière d’une publicité mensongère, les théories du genre offrent la perspective d’une société où le choix appartient pleinement aux individus, où chacun est maître de son destin. Dans leur monde, ni la nature, ni le hasard, ni la mort ne peuvent entraver la liberté absolue de l’individu roi », explique le spécialiste en stratégie.
« Pour propager ce modèle, bientôt hégémonique, les leaders de la déconstruction s’appuient sur trois outils imparables, continue-t-il. Le premier est l’hypersensibilité, qui permet d’opposer à la contradiction intellectuelle une attitude d’extrême fragilité (…). Cette méthode, rompt le rapport d’égalité dans le débat en instillant l’idée d’un bourreau et de sa victime.
« Le second instrument, (…) s’illustre devant les tribunaux, c’est la judiciarisation des idées. Les théoriciens du genre utilisent le juge pour remporter des débats (…).»
« Le troisième outil, largement employé dans le magazine d’M6, consiste à solliciter des imposteurs drapés en scientifiques. [Ceux-ci contribuent à distiller] des études truquées et une lecture anachronique de l’histoire, pour défendre des concepts fumeux à l’instar de la non-binarité. »
« Si le combat culturel, livré par les théories du genre est si puissant, c’est parce qu’il préfigure l’avenir de l’Occident. L’ambition conjointe des déconstructeurs et des élites mondialisées est de préparer l’humanité à son virage transhumaniste », alerte-t-il.
Paul Melun conclut par un avertissement : « Les individus du XXIème siècle devront être non-binaires, interchangeables, leurs corps seront une façade que l’on transforme à l’infini. Le surhomme de cette nouvelle civilisation ne cherchera plus l’altérité, mais la similitude. Si nous n’y prenons garde, il ne sera qu’une version paroxystique du mythe de Narcisse, dépérissant devant son morne reflet. »
Nathalie Burckhardt
Photo : Image par Free-Photos de Pixabay
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