José Antonio Ureta dénonce l'infiltration du lobby homosexuel dans l'Église

Source photo : Jose Antonio Ureta/Basilica del Vaticano via PxHere. CC0 Public dominium.

José Antonio Ureta dénonce l'infiltration du lobby homosexuel dans l'Église

Propos recueillis par Javier Navascués de Infocatólica

A l'occasion du tollé provoqué par le document pontifical "Fiducia supplicans", José Antonio Ureta a accordé cet entretien à Javier Navascués dans son blog Infocatólica/Caballeros del Pilar.

José Antonio Ureta est le président de l'association française Avenir de la Culture. Chercheur à la Société pour la Défense de la Tradition Famille et Propriété, il anime la chaîne YouTube Chile en la encrucijada et produit des chroniques religieuses pour le mensuel brésilien Catolicismo. Entre autres études, il a écrit Le changement de paradigme du pape François : continuité ou rupture dans la mission de l'Église ? Bilan des cinq premières années de son pontificat.

En collaboration avec Julio Loredo de Izcue, il a également publié en août 2023 le livre Le processus synodal – Une boîte de Pandore. Un ouvrage dont la préface a été rédigée par S.E. le cardinal Raymond Leo Burke.

Voir l'entretien en espagnol ici : https://www.infocatolica.com/blog/caballeropilar.php/2402200240-jose-antonio-ureta-analiza-fi

Petition

José Antonio Ureta, la récente publication de "Fiducia Supplicans" a été l’occasion - et l’est toujours - de fortes réactions au sein de l’Eglise, pouvez-vous y revenir ? Cela était-il à prévoir ?

En effet, « La confusion autour de “Fiducia Supplicans était prévisible », a déclaré Mgr Joseph Naumann, évêque de Kansas City : « Les militants des droits des homosexuels, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église, ont exigé que l'Église bénisse les unions entre personnes du même sexe, comme une étape nécessaire pour que l'Église s'adapte enfin à la culture [contemporaine] et embrasse le mariage homosexuel. »

Il fait référence à la Déclaration publiée par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi le 18 décembre dernier, avec la signature de son préfet, le Cardinal Victor Manuel Fernandez.[1] La Déclaration affirme en effet qu'« il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sous une forme qui ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales, afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction spécifique du sacrement de mariage » (n° 31).

Comme indicateur supposé de cette différence, le texte apporte une précision : « cette bénédiction ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d'union, ni même en relation avec eux. Ni non plus avec des vêtements, des gestes ou des paroles propres au mariage » (n° 39), et elle doit être demandée spontanément, « lors de pèlerinages, dans des sanctuaires, ou même dans la rue lorsqu'elles [les personnes] rencontrent un prêtre » (n° 28).

Il se trouve qu'en mars 2021, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, alors dirigée par le Cardinal espagnol Luis Ladaria, avait condamné péremptoirement de telles bénédictions, sous la forme d'une réponse à un dubium d'un évêque qui demandait : « L’Église dispose-t-elle du pouvoir de bénir des unions de personnes du même sexe ? » Le Responsum a affirmé avec fermeté que « lorsqu’une bénédiction est invoquée sur certaines relations humaines, il est nécessaire – outre l’intention droite de ceux qui y participent – que ce qui est béni soit objectivement et positivement ordonné à recevoir et à exprimer la grâce, en fonction des desseins de Dieu inscrits dans la Création et pleinement révélés par le Christ Seigneur ».

Pour cette raison, il a conclu que « l’Église ne dispose pas, ni ne peut disposer, du pouvoir de bénir les unions de personnes de même sexe », car « il n’est pas licite de donner une bénédiction aux relations ou partenariats, même stables, qui impliquent une pratique sexuelle hors mariage (c’est-à-dire hors de l'union indissoluble d’un homme et d’une femme ouverte en soi à la transmission de la vie), comme c’est le cas des unions entre personnes du même sexe ».

Il convient de noter que le communiqué officiel contient le dernier paragraphe suivant : « Le Souverain Pontife François, au cours d'une audience accordée au Secrétaire de cette Congrégation, a été informé du Responsum ad dubium susmentionné, avec la Note explicative annexe, et a consenti à leur publication ». [2]

Comment est-il possible qu'à peine deux ans et demi plus tard, le préfet de ce même dicastère, avec la signature du Pape François, dise exactement le contraire ?

Quels sont les arguments avancés dans la Déclaration "Fiducia Supplicans" pour justifier la bénédiction des couples irréguliers et homosexuels ?

Tout en reconnaissant explicitement que l'enseignement traditionnel ne permet pas de bénir « de[s] choses, de[s] lieux ou d[es] événements contraires à la loi ou à l'esprit de l'Évangile » (Fiducia Supplicans, n° 10, citant le rituel romain), la Déclaration du Cardinal Fernandez utilise quatre subterfuges fallacieux pour contourner le Responsum précédent :

Premièrement, elle prétend que le Pape François a élargi le concept théologique et pastoral de la bénédiction, en créant une nouvelle catégorie appelée « bénédiction pastorale », qui ne nécessiterait pas, comme les « bénédictions liturgiques », une « perfection morale préalable » de la part de celui qui la demande. L'erreur réside dans le fait que, même pour donner les bénédictions traditionnelles, l'Église n'a jamais exigé la perfection morale ni même l'état de grâce (par exemple, à la fin de la messe, le prêtre donne la bénédiction à toutes les personnes présentes, dont certaines peuvent être en état de péché mortel). De plus, les bénédictions entrent dans la catégorie théologique des sacramentaux ; tous les traités de Théologie Morale enseignent que les sacramentaux, tels que les cendres ou l'eau bénite, peuvent être donnés même aux non-catholiques, s'ils les demandent avec une bonne disposition d'esprit.

Deuxièmement, Fiducia Supplicans affirme qu'en bénissant les couples irréguliers et homosexuels, on ne bénit pas les unions pécheresses, car « on n'entend pas légitimer quoi que ce soit » (n° 40). L'erreur consiste à prétendre distinguer le couple de l'union, puisque ce qui fait qu'un couple est un couple est précisément ce qui l'unit, en l'occurrence la communion de vie. Ceci est encore plus clair dans le troisième subterfuge, où la « relation » est explicitement mentionnée.

Troisièmement, le document insinue que ce que le couple irrégulier ou homosexuel demande, c'est que seuls les aspects « positifs » de leur union soient bénis : « [Ces couples] ne revendiquent pas la légitimité de leur propre statut, mais demandent que tout ce qui est vrai, bon et humainement valable dans leur vie et dans leurs relations soit investi, guéri et élevé par la présence de l'Esprit Saint » (no. 31). L'erreur consiste à prétendre que, dans une relation qui se veut conjugale, les différents aspects de la communauté de vie peuvent être séparés en compartiments étanches, les uns positifs et les autres négatifs. En réalité, même ce que certains considèrent comme positif (affection, fidélité, soutien mutuel, etc.) contribue au maintien de la relation de péché et entrave la conversion et, par conséquent, la rupture de la relation. Plus ces aspects semblent « positifs », plus ils constituent des occasions proches du péché, voire le fondement de la structure de péché à laquelle ces deux personnes sont attachées.

Le dernier subterfuge est de vouloir séparer, l'action pastorale de l'Église de sa doctrine, comme si elles obéissaient à deux logiques indépendantes et contradictoires : « l'Église doit éviter de faire reposer sa pratique pastorale sur la fixité de certains schémas doctrinaux ou disciplinaires » (n° 25). L'« étreinte miséricordieuse de Dieu et la maternité de l'Eglise » (n° 19) doivent tenir compte du fait que « nous sommes plus importants pour Dieu que tous les péchés que nous pouvons commettre » (n° 27).

Cette sous-estimation de la malice du péché et de ses conséquences - qui peuvent être éternelles ! - nous amène à nous demander pourquoi Jésus est mort sur la Croix pour nous racheter ? Pourquoi a-t-Il dit à la femme adultère : « Va et ne pèche plus » (Jn 8,11) ?

Selon vous, la Déclaration de “Fiducia Supplicans” marque une rupture avec l'enseignement traditionnel de l'Église…

Oui, tout à fait. Le texte représente clairement une rupture avec l'enseignement traditionnel de l'Église sur le VIe Commandement de la Loi de Dieu, sur la nature intrinsèquement pécheresse de tout usage de la sexualité en dehors du mariage, et sur le scandale que les unions prémaritales, les unions adultérines et les unions homosexuelles représentent pour les fidèles et pour la société.

Le préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Gerhard Müller, s'est empressé de publier une Note affirmant qu'il s'agit d'un « saut doctrinal », car « il n'y a pas de textes bibliques ou de textes des Pères ou des Docteurs de l'Église ou de documents antérieurs du Magistère qui soutiennent les conclusions de Fiducia Supplicans ». Si l'Église peut ajouter de nouveaux sacrements aux sacrements existants, elle ne peut pas « en changer le sens de manière à banaliser le péché ». La bénédiction, affirme le cardinal, « a sa propre objectivité et ne peut être redéfinie pour se conformer à une intention subjective contraire à l'essence d'une bénédiction », la transformant en une création ad hoc « pour pouvoir bénir des situations contraires à la norme ou à l'esprit de l'Évangile ». Et il conclut avec vigueur : « La bénédiction d'une réalité opposée à la création n'est pas seulement impossible, c'est un blasphème ».[3] En effet, « bénir » (benedicere) une relation de péché au nom de Dieu, c'est prendre son saint Nom en vain.

Tout cela a suscité scandale et incompréhension…

Oui, évidemment. Je vous donne l’exemple du Cardinal Daniel Sturla, de Montevideo : s'exprimant dans le plus important journal uruguayen, il a déclaré que « c'est une question controversée qui divise l'Église », car « un prêtre bénit tout le monde », mais « c'est autre chose de bénir un couple homosexuel... » et parce que « toute la tradition de l'Église, et même récemment, un document d'il y a deux ans, dit qu'il n'est pas possible de le faire ». Et il réitère : « Les unions dont l'Eglise elle-même dit qu'elles ne sont pas en accord avec le plan de Dieu ne peuvent pas être bénies." [4]

De son côté, le cardinal Robert Sarah, préfet émérite de la Congrégation pour le Culte Divin, a appelé, dans son message pour Noël, les conférences épiscopales et chaque évêque à s'opposer à Fiducia Supplicans, car il ne s'agit pas d'une opposition au Pape François, mais « à une hérésie qui porte gravement atteinte à l'autorité de l'Église, le Corps du Christ, parce qu'elle est contraire à la foi et à la tradition catholique." [5]

Son message fait écho à 15 déclarations de conférences épiscopales africaines et à une lettre du président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar, le cardinal congolais Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa, rejetant l'application de la Déclaration sur le continent. Des attitudes similaires ont été adoptées par les conférences épiscopales d'Ukraine (de rite latin et gréco-catholique), de Pologne, de Hongrie, d'Haïti et des Antilles, ainsi que par de nombreux évêques diocésains.

Au Brésil, peu après la publication du document, Mgr Adair José Guimarães a annoncé que « dans le diocèse de Formosa, ces demandes et suggestions de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi ne seront pas observées », car les prêtres du diocèse et les responsables laïcs consultés ont estimé qu'« elles provoqueraient scandale et incompréhension ». [6]

La majorité des évêques et des conférences épiscopales ne s'étaient pas encore prononcés à l'heure où nous bouclons cette édition, et seule une minorité d'évêques d'Allemagne, de Flandre et du Portugal ont exprimé leur soutien chaleureux [7], certains regrettant les restrictions imposées par le document du Vatican et appelant à un changement de la doctrine de l'Eglise afin que les unions homosexuelles puissent être reconnues comme bonnes et officiellement bénies. [8]

Dans ce contexte, quelles ont été les réactions des organisations du lobby LGBT suite à la déclaration du Vatican ?

De toute évidence, la Déclaration du Cardinal Victor Manuel Fernandez a été accueillie avec des applaudissements par d'importantes organisations du lobby LGBT et leurs porte-paroles les plus éminents.

Par exemple, M. Matuba Mahlatjie, directeur de la Communication et des Relations avec les Médias chez Out Right, une ONG dotée d'un statut consultatif auprès des Nations unies, a souligné qu'il s'agissait de la bonne voie pour la pleine reconnaissance des droits queer, et a ajouté que le Vatican, en tant qu'observateur des Nations unies, devrait utiliser sa déclaration pour promouvoir les droits des LGBTIQ dans la sphère internationale, en réaction à un discours qui, selon lui, utilise la religion pour criminaliser et discriminer les personnes queer. [9]

En Amérique latine, le président du groupe chilien MOVILH, principal lobbyiste à l'origine de l'approbation du mal nommé « mariage égalitaire » en 2021 dans le pays andin, a déclaré que, malgré ses limites, l'autorisation des bénédictions pour les couples irréguliers et homosexuels « pourrait contribuer à réduire la discrimination au sein de l'Église elle-même » et qu'« elle pourrait être une contribution à la réalité LGBTIQ+ dans les pays majoritairement catholiques où les unions civiles pour les couples de même sexe n'existent pas ».[10]

Ces déclarations confirment celles de l'évêque du Kansas, citées au début de cet article. Mgr Joseph Naumann a en effet été très lucide en expliquant que, dans un premier temps, « les militants des droits des homosexuels ont fortement insisté dans leurs requêtes que l'état civil soit accordé [à leurs unions] par la société séculière ». Mais dans un second temps, « ces mêmes militants demanderont également à l'Église de bénir les unions homosexuelles comme une affirmation de la justesse de leur activité sexuelle et comme une étape éventuelle vers l'obtention de la reconnaissance maritale de leurs relations ». [11]

En somme, il s’agit pour le lobby LGBT de faire accepter à la société le péché de sodomie.

Tout à fait. Vous savez, il y a plus de 20 ans, Paul Varnell, pionnier du journalisme pro-homosexuel, écrivait déjà dans le Chicago Free Press que la controverse fondamentale « n'est pas la discrimination, les crimes de haine ou les partenariats domestiques », mais « la condamnation morale sous-jacente », car « si vous convainquez les gens que l'homosexualité est pleinement morale, alors toute leur inclination à discriminer, à s'engager dans des attaques contre les homosexuels ou à s'opposer au mariage homosexuel disparaît ». Et de conclure : « Le mouvement homosexuel, qu'on le reconnaisse ou non, n'est donc pas un mouvement pour les droits civiques, ni même un mouvement de libération sexuelle, mais une révolution morale qui vise à changer le regard des gens sur l'homosexualité ». [12]

Pour atteindre cet objectif, le lobby homosexuel s'est d'abord battu pour éliminer le délit de sodomie des codes pénaux et pour que l'Association Américaine de Psychiatrie retire l'homosexualité de la liste des troubles psychiatriques de son Manuel de Diagnostic et de Statistique (DSM-III), ce qu'il a obtenu en 1973.

Mais cela a été jugé insuffisant. Il fallait que la sodomie soit acceptée par les différentes religions et, en particulier, par le christianisme. A partir des années 1970, diverses associations ont été créées par le lobby LGBT dans ce but précis. L'une des plus actives aujourd'hui est Soulforce qui, il y a quelques années, décrivait sa mission comme suit :

« Nous pensons que la religion est devenue la première source d'informations fausses et provocantes concernant les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transsexuels. Les chrétiens fondamentalistes enseignent que nous sommes “malades” et “pécheurs”. […] La plupart des confessions conservatrices et libérales refusent de nous marier ou de nous ordonner ministres. L'Église catholique enseigne que notre orientation est “objectivement désordonnée” et que nos actes d'intimité sont “intrinsèquement mauvais” [...] Nous pensons que ces enseignements conduisent à la discrimination, à la souffrance et à la mort. Notre objectif est de confronter et finalement de remplacer ces tragiques contre-vérités par la vérité que nous sommes aussi des enfants de Dieu, créés, aimés et acceptés par Dieu exactement comme nous sommes ». [13]

C'est précisément ce « remplacement » de la vérité révélée qui commence à devenir une réalité dans l'Église catholique, avec l'autorisation sans précédent donnée aux prêtres de bénir les couples irréguliers et les paires homosexuelles.

Comment ce processus de relativisme moral s’est-il installé dans l'Église ?

De fait, un changement aussi gigantesque dans la pastorale et la doctrine de l'Église catholique n'a pas pu se produire du jour au lendemain. En fait, il a été préparé, d'une part, par l'invasion souterraine de la sodomie dans de nombreux séminaires et noviciats et, d'autre part, par l'infiltration des milieux catholiques dans les années 1960 par le relativisme moral et l'idéologie homosexuelle.

Un observateur direct et bien placé de cette infiltration a été le Père Joseph Ratzinger, plus tard Cardinal et Pape Benoît XVI. Après sa démission, lorsque le scandale des abus sexuels a éclaté et que le Vatican s'est vu engagé dans l'affaire de l'ancien cardinal McCarrick, il a publié une longue étude dans le mensuel bavarois Klerusblatt, dans laquelle il attribuait la crise des abus dans l'Église principalement à la révolution sexuelle et à la « défaillance » de la formation dans les séminaires.

Selon Ratzinger, la dégradation de la formation sacerdotale a atteint un point tel qu'un évêque, qui avait été auparavant recteur d'un séminaire, a fait regarder des films pornographiques à des séminaristes dans l'intention de les rendre réfractaires à des comportements contraires à la foi ! Pire encore, « dans plusieurs séminaires se sont constitués des groupes homosexuels qui agissaient plus ou moins ouvertement ». Ce relativisme moral s'est développé, selon Ratzinger, parce que jusqu'alors la Théologie Morale était largement basée sur la loi naturelle, mais après le Concile Vatican II, la « lutte pour une nouvelle compréhension de la Révélation » a eu pour conséquence que la théologie morale s'est basée exclusivement sur la Bible. Rien ne pouvait être « considéré comme un bien absolu, de même que, d'autre part, rien ne pouvait être considéré comme fondamentalement mauvais ». [14] Sans le citer directement, l'ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi faisait référence à son compatriote et collègue de l'université de Tübingen, le rédemptoriste Bernard Häring, qui, avec son manuel La loi du Christ, a révolutionné, dans les années précédant le concile Vatican II, la Théologie Morale dans un sens personnaliste.

Sous l'influence de cette nouvelle perspective, en très peu de temps, des figures académiques majeures de la Théologie Morale sont passées de la contestation de l'encyclique Humanae Vitae, qui interdisait les méthodes artificielles de contraception, à l'approbation flagrante des relations extraconjugales et homosexuelles.

Aux États-Unis, le Père Charles Curran, professeur de Théologie à l'Université Catholique d'Amérique (Washington), a déclaré en 1971 que les actes homosexuels, dans le cadre d'une relation sérieuse, n'atteignaient pas l'idéal, mais devaient être considérés comme bons pour les homosexuels. En 1975, le père Robert Nugent lui emboîte le pas en publiant Homosexualité : feuille de route pour les Catholiques ; un an plus tard, le jésuite John McNeill publie, avec l'autorisation de ses supérieurs, le livre L’Eglise et l’homosexuel ; puis le Père André Guindon, doyen de la faculté de Théologie de l'Université Saint-Paul (Ottawa, Canada), avec son ouvrage Le langage sexuel. Un essai de Théologie Morale. En 1977, la Société de Théologie Catholique d'Amérique charge le Père Anthony Kosnik de diriger une étude collective sur La sexualité humaine : nouvelles orientations de la pensée catholique américaine. Cette offensive académique a débouché sur le Nouveau Dictionnaire de Théologie, publié aux États-Unis en 1987, qui affirme que la Bible ne condamne pas l'activité homosexuelle, sauf lorsqu'elle implique un viol, lorsqu'elle a une connotation idolâtre ou lorsqu'elle enfreint les exigences de l'hospitalité...

Et en ce qui concerne l’Europe ?

En Europe, le capucin néerlandais Antonius Herman van de Spijker a fait les premiers pas exégétiques dans cette direction en 1968, dans son livre Attraction pour le même sexe : Homotropie : Homosexualité, Homoéroticisme, Homophilie et la Théologie Morale Catholique, tandis que son compatriote franciscain J. Gottschalk a contribué en tant que théologien à l'ouvrage œcuménique collectif L’Église et l’Homosexualité, publié en 1973. De son côté, le psychanalyste et prêtre français Marc Oraison, dont deux ouvrages avaient été ajoutés à l'Index des livres interdits, publia en 1975 son livre La Question homosexuelle. En Irlande, le rédemptoriste Ralph Gallagher écrit pour le magazine The Furrow en 1979 un article intitulé « Comprendre l’homosexuel ». La même année, le Conseil Catholique pour l'Église et la Société, une agence officielle de la hiérarchie néerlandaise, a publié le document Les Personnes Homosexuelles dans la Société, afin de promouvoir les discussions dans les paroisses et les groupes catholiques des Pays-Bas. Et en 1981, le rédemptoriste espagnol Marciano Vidal dirige la publication d'un ouvrage collectif intitulé Homosexualité : Science et Conscience.

Au Brésil, dès 1967, la revue Vozes, éditée par les Franciscains de Petrópolis, a publié un article du rédemptoriste néerlandais Jaime Snoek, qui vivait au Brésil, intitulé Ils sont aussi de notre espèce : réflexions sur l'homophilie. Dans cet article, il affirme que, dans la mesure où la pratique homosexuelle favorise un amour altruiste chez les personnes concernées, elle ne peut a priori être qualifiée d'immorale ou de contre nature. En 1985, les Éditions Loyola, appartenant aux Jésuites, ont publié une traduction du livre dirigée par Marciano Vial, tandis que Vozes a publié Sexualité, Libération et Foi : pour un érotisme chrétien, de la féministe et théologienne de la libération Rose Marie Muraro, disciple de Dom Helder Câmara et de Leonardo Boff, honorée par le Congrès brésilien en 2005 du titre de « Matrone du Féminisme Brésilien ». Une autre revue liée aux Jésuites, Perspectiva Teológica, a publié en 1988 un article intitulé « Les homosexuels et l'éthique de la libération », de Bernardino Leers, franciscain néerlandais vivant au Brésil, tandis que la maison d'édition liée au sanctuaire d'Aparecida a publié deux ans plus tard, sous forme de brochure, l'article « Comprendre l'homosexuel » du rédemptoriste irlandais Raphael Gallagher, mentionné plus haut.

Selon vous, quelles sont les conséquences de ces démonstrations théologiques qui soutiennent la cause homosexuelle ?

Eh bien, je dirais que cette cinquième colonne théologique dans les rangs du catholicisme a servi de justification à la création de groupes, le plus souvent dirigés par des prêtres et des religieuses, visant à promouvoir la cause homosexuelle au sein de l'Église sous le couvert de soutien pastoral aux personnes du même sexe.

Le 11 février 1971, le Père Patrick Nidorf, prêtre augustinien et psychologue de San Diego, a lancé des réunions mensuelles d'entraide pour les homosexuels et lesbiennes dans le sous-sol de l'église St Brendan à Los Angeles et a baptisé le groupe Dignity. L'archevêque local a censuré l'initiative parce que le groupe soutenait que « l'homosexualité est une variation naturelle de l'utilisation du sexe. Elle n'est pas synonyme de maladie ou d'immoralité » et célébrait l'« identité » homosexuelle. [15] Le Père Nidorf a alors confié la direction du groupe à des laïcs. Il s'agissait du premier groupe de ce type dans l'Église catholique des États-Unis.

À partir de 1974, le Père Robert Nugent et la sœur Jeannine Gramick ont assumé les fonctions d'aumôniers de Dignity. Sans quitter leur poste, ils cofondent trois ans plus tard un groupe similaire appelé New Ways Ministry, inspiré par une phrase de la lettre pastorale de l'évêque Francis J. Mugavero à ses diocésains de Brooklyn, New York, intitulée La Sexualité : un cadeau de Dieu, dans laquelle il garantissait la volonté de la hiérarchie d'essayer de trouver de « nouvelles voies » (new ways) d'évangéliser pour libérer les homosexuels de la discrimination.

Des groupes similaires, certains se proclamant catholiques, d'autres œcuméniques, ont poussé comme des champignons dans un grand nombre de pays. Citons, entre autres, David & Jonathan (France, 1972), Acceptance (Australie, 1972), Quest (Royaume-Uni, 1973), Communauté du Christ libérateur (Belgique, 1974) et Homosexuelle und Kirche (Allemagne, 1977). En Italie, une pléthore de petits groupes locaux ont vu le jour, mais aucun n'a pris le caractère fédérateur de la grande association laïque Arcigay.

Au Brésil, le premier groupe organisé de personnes s'identifiant comme « catholiques LGBT » a vu le jour en 2007, à Rio de Janeiro, et a adopté le nom de Diversidade Católica. Il a inspiré la création de plusieurs groupes similaires dans tout le pays. En 2014 a été créé le Réseau

national des groupes catholiques LGBT, actuellement composé de plus de 20 groupes, qui fait partie du Global Network of Rainbow Catholics (GNRC), un réseau universel de « catholiques arc-en-ciel » du monde entier, créé à Rome lors de la semaine d'ouverture du Synode sur la famille en octobre 2015.

Ces groupes pro-homosexualité, qui s'identifient comme catholiques ou chrétiens, servent de compagnons de route aux grandes organisations LGBT laïques qui, elles, ne cachent pas leur haine de l'Église, de la Bible et de la morale de l'Évangile et n'hésitent pas à utiliser le chantage pour intimider les autorités ecclésiastiques.

Pouvez-nous donner plus de précisions concernant ce chantage que vous évoquez ?

Historiquement, le chantage a pris deux formes. D'une part, la dénonciation de l'hypocrisie supposée de l'Église catholique qui prêcherait contre l'homosexualité alors que de nombreux prélats fréquenteraient des bars et des saunas fonctionnant comme des bordels homosexuels. Le cas le plus connu est celui du livre Sodoma de Frédéric Martel, qui affirme que « le Vatican possède l'une des plus grandes communautés homosexuelles du monde et je doute que même dans le Castro de San Francisco, ce quartier gay emblématique, aujourd'hui plus métissé, il y ait autant d'homosexuels !” [16] De telles dénonciations conduisent parfois à la démission de ceux qui sont contraints, contre leur gré, de faire leur « coming-out » [sortie du placard], comme ce fut le cas aux Etats-Unis en 2002 avec l'archevêque Rembert Weakland de Milwaukee, après qu'il ait été révélé qu'il avait utilisé 450 000 dollars de fonds de l'archidiocèse pour régler un procès l'accusant de harcèlement sexuel. Ou encore le Cardinal Hans Hermann Groer, archevêque de Vienne, qui a été démis de ses fonctions par le Pape Jean-Paul II pour avoir abusé sexuellement de séminaristes. En février 2013, le Cardinal Keith O'Brien, chef de l'Église catholique d'Écosse, a été contraint de démissionner de son poste d'archevêque trois mois avant la limite d'âge, en raison d'allégations d'actes inappropriés avec quatre prêtres dans les années 1980 et même plus tard.

L'autre forme de chantage est que certains groupes et leaders de la nébuleuse homosexuelle ont commencé à faire pression sur les prélats pour qu'ils s'opposent publiquement aux documents et aux sanctions du Vatican. Le cas le plus paradigmatique est peut-être celui du Cardinal Basil Hume, qui a été poussé en avril 1995 à se corriger en public par Peter Tatchell, leader d'OutRage, une association qui avait amené un certain nombre d'anglicans de haut rang à faire leur « coming-out ». Voici comment le Père Richard John Neuhaus, fondateur du célèbre magazine First Things, a raconté ce qui est arrivé au cardinal anglais il y a près de 30 ans :

« Basil Hume, cardinal de Westminster, a lui aussi été pris entre deux feux par la guérilla d'OutRage. Tatchell avait exigé que Hume revienne sur la définition de Rome des actes homosexuels comme étant “objectivement désordonnés”. Cette demande a parfois tourné à la violence, notamment en perturbant la procession du dimanche des Rameaux à la cathédrale de Westminster. Dans ce qui a été perçu comme une réponse à la pression, le Cardinal a publié une lettre affirmant que l'amitié homosexuelle peut être “une façon d'aimer” et a déclaré que “l'homophobie ne devrait pas avoir sa place parmi les catholiques”. Comme on pouvait s'y attendre, les journaux ont qualifié la lettre de “capitulation” du Cardinal face aux groupes de pression homosexuels. Même le journal conservateur The Telegraph, a titré en première page : “Le Cardinal Hume donne la bénédiction de l'Église à l'amour homosexuel”. M. Tatchell a déclaré, sans doute à juste titre : “Nous sommes en train de définir l'agenda”’. » [17]

Cette influence du lobby LGBT est-elle propre au pontificat de Francisco ou avait déjà contaminé les pontificats antérieurs ?

Non, justement. Sous les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI, le Vatican n'a pas cédé aux pressions du lobby homosexuel. En plus de condamner les écrits et les activités d'Anthony Kosnik [18], Charles Curran [19], André Guindon [20], Robert Nugent et Jeannine Grammick [21] et Marciano Vidal [22], le Saint-Siège a publié plusieurs documents confirmant l'enseignement catholique traditionnel, déjà exprimé en 1975 dans la déclaration Persona Humana « sur certains points d'éthique sexuelle » [23], de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, signée par le Cardinal Franjo Seper. Cette déclaration a été suivie en 1986 par la lettre Homosexualitas Problema, « sur la pastorale des personnes homosexuelles » [24], signée par le nouveau Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à l'époque le Cardinal Joseph Ratzinger, et en 1997, le Pape Jean-Paul II a publié le Catéchisme de l'Église catholique, qui déclare (n° 2357-2359) que « S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que “les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés” » et que la tendance homosexuelle dont ils découlent est « objectivement désordonnée. » [25]

Un document qui a particulièrement exaspéré les ennemis de l'Église a été, en 2002, la lettre de la Congrégation pour le Culte Divin, signée par le cardinal Jorge Medina Estévez, déclarant que « l'ordination au diaconat et à la prêtrise d'hommes homosexuels ou ayant des tendances homosexuelles est absolument déconseillée et imprudente », une interdiction réitérée plus tard par la Congrégation pour l'Éducation Catholique, responsable des séminaires, dans une instruction signée par le cardinal Zenon Grocholewski et publiée en novembre 2005. [26]

Après "Fiducia Supplicans", quelle est la prochaine étape ?

Les organismes du Vatican n'ont pas sanctionné vigoureusement les dissidents et une attitude de complaisance et d'ambiguïté doctrinale a continué à se répandre dans les milieux catholiques jusqu'à la démission de Benoît XVI du pontificat. L'ascension du Pape François au trône pontifical a été un véritable « éclatement de la bulle », provoqué par sa célèbre réponse sur le vol de retour après les Journées mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro : « Si une personne est gay, cherche le Seigneur et a de la bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » [27]

Ont suivi les rencontres amicales du Pape François avec des pseudo-couples homosexuels [28] et des personnes transgenres [29], ses premières déclarations scandaleuses en faveur de la reconnaissance légale des unions civiles homosexuelles [30], la nomination du jésuite américain James Martin, promoteur d'une modification du Catéchisme concernant l'homosexualité, en tant que consultant au Secrétariat de la Communication du Saint-Siège [31], ainsi que ses lettres élogieuses et ses rencontres avec Sœur Jeannine Gramick. [32]

La porte ouverte par le Souverain Pontife a été immédiatement franchie par le courant progressiste dominant dans l'épiscopat allemand, qui s'est engagé dans le désastreux Chemin Synodal, qui a officiellement demandé une révision du Catéchisme sur l'homosexualité, ainsi que le retrait des « actes homosexuels » de la liste des péchés graves [33], et a adopté une résolution exigeant des « cérémonies de bénédiction pour les couples qui s'aiment », avec 38 évêques votant en faveur, 9 contre et 11 abstentions. [34]

En promouvant les fallacieuses « bénédictions pastorales », Fiducia Supplicans a fait les trois quarts du chemin, cédant non seulement à la cinquième colonne infiltrée dans l'Église, mais surtout au chantage du lobby pro-homosexuel ouvertement anti-catholique. Le Pape François et le Cardinal Victor Manuel Fernandez devront répondre devant Dieu de cette capitulation en rase campagne, ainsi que d'avoir provoqué une division dans l'Église catholique qui conduira à l'un des plus grands bouleversements de l'histoire, comme l'avait prophétisé Plinio Corrêa de Oliveira en 1994. [35]

Source : https://www.infocatolica.com/blog/caballeropilar.php/2402200240-jose-antonio-ureta-analiza-fi

[1] https://eglise.catholique.fr/w...

[2] https://www.vatican.va/roman_c...

[3] https://www.infocatolica.com/?t=noticia&cod=48292

[4] https://www.aciprensa.com/noticias/102489/cardenal-sturla-declaracion-sobre-bendicion-de-parejas-homosexuales-no-era-tema-de-navidad

[5] https://www.diakonos.be/fiducia-supplicans-le-cardinal-sarah-on-soppose-a-une-heresie-qui-mine-gravement-leglise/

[6] https://www.acidigital.com/noticia/57001/dioceses-do-brasil-divergem-sobre-autorizacao-da-santa-se-a-bencao-a-unioes-do-mesmo-sexo

[7] https://www.newwaysministry.org/2024/01/09/german-and-flemish-bishops-warmly-welcome-vaticans-declaration-on-blessings/

[8] https://infovaticana.com/2024/01/10/obispo-aleman-espera-que-roma-deje-de-considerar-la-sodomia-como-pecado-grave/

[9] https://outrightinternational.org/news-article/matuba-mahlatjie-talks-newsroom-afrika-about-vaticans-new-stance-same-sex-couples

[10] https://www.t13.cl/noticia/nacional/movilh-cuestiona-bendiciones-parejas-homosexuales-19-12-2023

[11] https://theleaven.org/fiducia-supplicans-does-not-change-perennial-church-teaching/

[12] Paul Varnell, “Defending Our Morality,” Chicago Free Press, Aug. 16, 2000, https://igfculturewatch.com/2000/08/16/defending-our-morality/

[13] TFP Commission on American Issues, Defending a Higher Law, 2004, p. 26-27.

[14] https://fratresinunum.com/2019/04/11/bento-xvi-rompe-o-silencio-sobre-a-crise-de-abusos-sexuais-na-igreja-catolica/

[15] https://www.ncronline.org/opinion/guest-voices/remembering-revolutionary-pax-nidorf-who-founded-lgbt-ministry-dignityusa

[16] https://www.lepoint.fr/societe/exclusif-sodoma-le-livre-choc-sur-l-homosexualite-au-vatican-13-02-2019-2293213_23.php

[17] https://www.firstthings.com/article/1995/08/a-sense-of-change-both-ominous-and-promising

[18] https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19790713_mons-quinn_fr.html

[19] https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19860725_carlo-curran_fr.html

[20] https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19920131_book-guindon_fr.html

[21] https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19990531_gramick-nugent-notification_fr.html

[22] https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20010515_vidal_fr.html

[23] https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19751229_persona-humana_fr.html

[24] https://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_19861001_homosexual-persons_fr.html

[25] https://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P80.HTM

[26] https://www.corazones.org/sacramentos/orden_sac/homosexualidad_ordenacion_2005.htm

[27] https://www.vatican.va/content...

[28] https://press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2015/10/02/0749/01616.html et https://www.forbes.com/sites/ceciliarodriguez/2017/04/09/pope-franciss-welcome-to-worlds-only-openly-gay-prime-minister-rekindles-vatican-controversy/#6cb67112a607

[29] http://politica.elpais.com/politica/2015/01/27/actualidad/1422355975_624238.html

[30] Dominique Wolton, Politique et société : Pape François, rencontres avec Dominique Wolton, ed. L’Observatoire, Paris, 2017, pp. 321-322

[31] https://www.ihu.unisinos.br/publicacoes/78-noticias/566660-papa-nomeia-13-consultores-para-a-secretaria-de-comunicacao-do-vaticano

[32] https://www.ihu.unisinos.br/615808-papa-francisco-sauda-a-irma-jeannine-%20gramick-pelos-50-anos-de-pastoral-lgbtqia-leia-a-carta ; et https://ihu.unisinos.br/633393-papa-francisco-se-reune-com-grupo-lgbt-dos-eua-anteriormente-denunciado-pelo-vaticano

[33] https://www.synodalerweg.de/fi..., p. 5.

[34] https://www.catholicnewsagency...

[35] Roberto de Mattei, Plinio Corrêa de Oliveira – Profeta do Reino de Maria, Ed. Artpress, São Paulo, 2015, p. 359.

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