Italie: des enfants catholiques prosternés dans une mosquée

Italie: des enfants catholiques prosternés dans une mosquée

Italie, Susegana, diocèse de Vittorio Veneto, mai 2025. Quand j’ai vu ces photos pour la première fois, j’ai ressenti un choc au creux de la poitrine. Des enfants de maternelle, si petits qu’ils apprennent encore à tracer leur signe de croix, conduits par leurs maîtresses dans une mosquée. Tout avait été préparé avec la bénédiction du curé, don Andrea Sech, et l’accord des parents. 

Tournés vers La Mecque, le front contre terre, l’imam — père d’un élève — les a accueillis. Et là, sous le regard des adultes, les enfants tournés vers La Mecque, le front contre terre, se sont prosternés en imitant la prière musulmane. On a voulu dire que c’était “pour la paix”. Au fond, l’evenement n’avait rien de surprenant. 

La photo de ces enfants, publiée sur Facebook par l’école Santa Maria delle Vittorie au centre culturel islamique Emanet, a rapidement suscité un vif débat public. La presse italienne a tenté de rassurer. Avvenire , quotidien catholique italien, qui appartient à la Conférence épiscopale italienne (CEI), affirme que « le geste — des enfants qui se prosternent comme pour imiter une prière musulmane — était spontané, sans liturgie imposée, les familles étaient informées et d’accord ». 

Sur les réseaux, la photo a déclenché la tempête : pour l’école, il s’agissait d’un « pont entre cultures », tandis que d’autres y voyaient une « islamisation rampante » (La Voce della Scuola). La Tribuna di Treviso a parlé d’une « expérience émouvante » — la FISM l’a d’ailleurs saluée —, mais la Lega a dénoncé un « forçage inacceptable ». L’imam, lui, a dit aux enfants : « Priez pour la paix, chacun à sa manière » (Corriere del Veneto). Open.online rapporte qu’ils ont « imité spontanément la posture » pendant cette prière. 

Certains n’ont pas hésité à dénoncer ce qui s’est passé : « Les enfants ont été victimes d’un expérimentalisme des adultes », titre La Nuova Bussola Quotidiana, estimant que cette expérience « a exposé les enfants à un indifférentisme religieux, les confondant dans leur identité spirituelle ». Même le ministère italien de l’Éducation a réagi. L’USR du Veneto, le Bureau régional de l’Éducation de la Vénétie, l’équivalent d’un rectorat en France, a ouvert une enquête « pour vérifier le respect des normes relatives à la parità scolastica et à l’autonomie éducative » (Qdpnews.it).  Mais la direction de l’école, elle, persiste : « Nous sommes une école qui dialogue… Les enfants musulmans chez nous font la crèche à Noël » (Corriere del Veneto).

On peut tout dire pour adoucir l’image. Reste la réalité nue : à cinq ans, on ne compare pas les religions, on imprime dans le cœur. Ce qui se joue là dépasse l’anecdote. C’est une méthode qui se répète en Europe : habituer dès l’enfance à considérer l’islam comme une voie parallèle au christianisme, à gommer doucement l’unicité du salut en Jésus-Christ. Sous les mots séduisants — « dialogue », « inclusion », « paix » — s’avance un brouillage des repères.

Dès l’introduction de mon ouvrage, je le rappelle : l’islam fait désormais partie du quotidien français — femmes voilées, commerces halal, mosquées — sans que le pays ait jamais été consulté. Cette religion n’a pas renoncé à son ambition de se substituer au christianisme, comme elle l’a fait hier en Afrique du Nord, au Proche-Orient, en Anatolie et jusque dans les Balkans.

 Pour comprendre ce mouvement, il faut regarder les mosquées, non pas comme de simples « églises musulmanes », mais comme des « casernes » au sens du poète Ziya Gökalp : des lieux où se vit non seulement la prière, mais un mode de vie, une discipline, une sociabilité, un cadre normatif. 

Là se trouve l’opposition irréductible avec la foi catholique. L’Église distingue l’ordre spirituel et l’ordre temporel — « Rendez à César… » — ; l’islam, lui, englobe tout. Hassan al-Banna, fondateur des Frères musulmans, l’écrit sans détour : l’islam est une organisation « qui englobe tous les aspects de la vie… un État et une nation… une juridiction… une armée et une pensée ». Cette totalité interdit l’équivalence.

La France ne comptait que cinq mosquées en 1965 ; on en dénombre aujourd’hui des milliers. L’Observatoire de la laïcité évaluait en 2019 à environ 2 600 les lieux de culte musulmans, dont une majorité de salles de prière. Cette courbe n’est pas une curiosité statistique : elle exprime un projet. Beaucoup de nos compatriotes l’ignorent encore et raisonnent par analogie : « Une mosquée, c’est comme une église. » Non. C’est le foyer de l’Oumma, parfois un levier idéologique ; d’où les fermetures administratives pour séparatisme qui, pourtant, ne tarissent pas la source.

C’est pourquoi les images de Susegana me hantent. Non qu’il faille soupçonner chaque rencontre ; mais parce qu’ici, des enfants catholiques ont été conduits à mimer un acte de prière islamique, dans un sanctuaire non chrétien, sous couvert de « paix », avec la caution d’un prêtre. On cède sur l’essentiel au profit d’une paix de façade : la singularité du Christ, et le droit des petits à recevoir sans confusion la foi de leurs pères. Une frange progressiste du catholicisme — clercs, éducateurs, parfois évêques — se laisse séduire par un « dialogue » qui tourne au marché de dupes.

Tout ce que j’ai vu en Italie, je l’analyse pour la France dans mon livre Mosquées : les casernes de l’islamisation. J’y montre, chiffres et faits à l’appui, comment l’islamisation avance par la multiplication des mosquées et par la complicité d’une partie de l’épiscopat, abusée par le mirage d’un faux dialogue. 

J’y dénonce la collaboration de certains évêques qui, au nom d’une fraternité mal comprise, valident une acculturation de nos enfants et fragilisent la cité chrétienne. L’épisode de Susegana n’est qu’un chapitre de plus dans ce roman noir de notre temps ; il a pourtant une vertu : nous réveiller. Nos enfants sont devenus la cible. À nous de protéger leur foi, de refuser l’indifférentisme et de dire, calmement mais fermement, que la foi catholique ne se négocie pas.

Sources :  Avvenire (5 mai 2025) : « La preghiera in moschea? “Per la pace” ».

La Voce della Scuola (5 mai 2025) : « Quando la gita diventa caso politico… ».

Tribuna di Treviso (3 mai 2025) : « I bambini dell’asilo pregano in moschea, è polemica ».

Corriere del Veneto (3 mai 2025) : « Susegana, i bimbi dell’asilo… “Preghiamo per la pace” ».

Open.online (5 mai 2025) : « La storia della gita… bambini inginocchiati davanti all’imam ».

La Nuova Bussola Quotidiana (6 mai 2025) : « Bambini in moschea, vittime di un esperimento degli adulti ».

Qdpnews.it (4 mai 2025) : « Visita in moschea (con preghiera), il Ministero chiede approfondimenti… ».

Corriere del Veneto (6 mai 2025) : « Bimbi dell’asilo… “Siamo una scuola che dialoga…” ».

Rivista Diritto e Religioni (23 juin 2025).

Photo: Image via ChatGPT – OpenAI.