Espagne : la puissante influence des djihadistes en prison
Le 1er octobre, la police antiterroriste espagnole a perquisitionné la cellule de Mohamed Achraf au pénitencier de Campos del Río à Murcie. Elle a découvert qu'il était à la tête d'un réseau « discipliné et organisé » de détenus djihadistes dont la mission était le recrutement et la radicalisation d'autres détenus, ainsi que la préparation d'attaques contre des cibles spécifiques.
Le 1er octobre dernier, la police espagnole a démantelé un important réseau djihadiste, appelé « Front Prison » : « Frente de cárceles ». C’est ce que révèle, le 22 octobre 2018, le site d’information Gatestoneinstitute. Le réseau, lié à l'État islamique, a été initié et piloté par l'un des plus implacables djihadistes du système pénitentiaire espagnol : Mohamed Achraf.
Selon le ministère de l'Intérieur espagnol, l'armature du réseau était composée de 25 djihadistes répartis dans 17 prisons différentes. Ce groupe, « discipliné et organisé », avait pour mission de recruter, endoctriner et radicaliser d'autres détenus en vue de nouvelles attaques djihadistes. Ses membres maintenaient le contact au moyen de rencontres directes quand ils logeaient dans la même prison, ou par écrit quand les détenus étaient incarcérés dans d'autres établissements.
L’organisation échappait aux mécanismes de surveillance en communiquant par l'intermédiaire de détenus qui eux, n'étaient pas soumis à une surveillance particulière. Le réseau avait « sa propre iconographie et ses slogans » avec « un programme d'action précis pour les cours de prisons et des techniques de formation ».
Lors de la perquisition, des lettres de la plume d’Achraf adressées aux autres djihadistes, ont été retrouvées. En voici quelques extraits révélateurs : « Nous voulons nous préparer au djihad pour Allah. J'ai une bonne nouvelle : j'ai créé un nouveau groupe et nous sommes tous prêts à mourir pour Allah à tout moment. Nous nous y attellerons dès notre libération. Nous avons des hommes, des armes et des cibles. Il ne nous manque que la pratique. » Et encore : « Les musulmans n'ont que deux endroits où aller : la prison ou le djihad ».
Hélas, le réseau d'Achraf n'est peut-être que la partie émergée de l'iceberg.
Surtout, cette situation pose la question de l'efficacité - ou de l'absence d'efficacité - des programmes dedéradicalisation destinés aux djihadistes...
Le ministère de l'Intérieur fait ce terrible constat : « La majorité des personnes faisant l'objet d'une enquête, loin d'être déradicalisées, sont restées actives dans le militantisme djihadiste. Pire, leur incarcération les a radicalisées plus encore ».
Nathalie Burckhardt
Photo : Ministère de l'intérieur espagnol
Source : Espagne : l'État islamique recrute en prison
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