Entretien avec Catherine Goyard, présidente d’Avenir de la Culture

Entretien avec Catherine Goyard, présidente d’Avenir de la Culture

Catherine Goyard, présidente d’Avenir de la Culture, s’adresse à nos lecteurs sur les questions qui mobilisent et suscitent des inquiétudes dans le public familial : les effets de la loi Taubira, la GPA, la PMA, la pornographie, ​​​​la théorie du genre et l’islamisation de la France.

Le combat contre la GPA mobilise Avenir de la Culture depuis plusieurs années déjà, où en sommes-nous ?

Effectivement c’est un combat très important car il vise à empêcher la création d’un odieux marché d’utérus et d’enfants en France. Nous avons tiré la sonnette d’alarme dès le vote de la loi Taubira en 2013 qui a ouvert le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. Cette loi a profondément affecté la filiation en faisant fi des droits de l’enfant au profit d’un droit à l’enfant pour des « couples » qui, en raison de leur comportement sexuel, sont stériles. Dès lors, vu la disproportion entre le nombre d’enfants à adopter et celui, beaucoup plus important de couples candidats à l’adoption, il était prévisible que le lobby LGBT allait exiger que ce droit se concrétise via la pratique de la PMA pour les lesbiennes et celle des mères porteuses pour les homosexuels masculins. Notre mobilisation, et celles d’autres mouvement, a porté ses fruits puisque la GPA n’a pas été officiellement autorisée en France. Toutefois, nous restons extrêmement vigilants car M. Macron s’est engagé durant la campagne présidentielle à faire reconnaître par l’état civil la filiation des enfants nés à l’étranger d’une mère porteuse, ce qui instaurerait de facto la GPA en France.

Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, a annoncé qu’elle souhaitait que la PMA soit légalisée pour les couples de lesbiennes et les femmes seules en 2018…

Ce projet de loi est une nouvelle étape dans le processus de destruction de la famille engagé par ceux qui nous gouvernent au nom d’une conception fanatique de l’égalité. Toute différence de traitement est pour eux une odieuse discrimination qui doit disparaître. Ce faisant, ils commettent nécessairement de graves abus puisque traiter de la même façon deux réalités différentes est intrinsèquement injuste ! Un couple constitué d’un homme et d’une femme est naturellement fécond et cette fécondité est même la finalité première du mariage selon la doctrine catholique. Les « couples » homosexuels, quant à eux, n’ont, pour des raisons physiologiques évidentes, aucune possibilité d’engendrer. Cette stérilité n’est pas une discrimination injuste, c’est la conséquence de leurs actes contre-nature ! Accorder au nom de l’égalité aux « couples » homosexuels le droit de recourir à un engendrement de laboratoire pour qu’ils puissent eux-aussi être parents est une aberration. Vous noterez que notre époque est d’ailleurs tellement déboussolée qu’elle recommande volontiers la contraception pour les couples hétérosexuels tout en exigeant la fécondité pour les « couples » homosexuels !

Et la pornographie dans tout ça ?

C’est l’autre facette du slogan de mai 68 « jouir sans entrave ». La GPA et la PMA c’est la reproduction sans relation conjugale. La pornographie c’est la sexualité sans la fécondité. Cette dissociation entre relation sexuelle et fécondité a été condamnée fermement par le Pape Paul VI dans son encyclique Humanae Vitae. Comme je vous le disais à l’instant, notre époque n’est pas à un paradoxe prêt : alors que le comportement envers les femmes du réalisateur Harvey Weinstein provoque une vague d’indignation, on tolère que des publicités immorales et dégradantes pour le sexe féminin fleurissent aux quatre coins de nos rues. De même l’industrie du porno continue sa besogne en toute tranquillité. Pire, les autorités volent parfois à son secours, comme par exemple dans le cas du film obscène Love dont la diffusion a été rendu possible auprès des mineurs grâce à une intervention du ministère de la Culture ! On s’étonne ensuite que les affaires de mœurs se multiplient… La pornographie qui envahit les écrans – jusqu’aux smartphones dans les cours de récréation - forme des générations de Weinstein. Bossuet disait que Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes…

Avenir de la Culture lutte pour la famille mais aussi contre l’islamisation de la France, pourquoi ?

En France, l’islamisme radical est en quelque sorte l’enfant monstrueux de mai 68 qui a sapé toute autorité, notamment à l’école, et de 1905 qui a relégué dans l’espace privé notre identité chrétienne, pour mieux la faire disparaître. Le nihilisme soixante-huitard et le laïcisme sectaire ont fait le lit de l’islam radical en laissant un vide de repères et de sens que les fous d’Allah s’empressent de combler. Aujourd’hui, loin de s’en repentir, laïcards et libertaires n’hésitent pas à faire alliance avec les imams quand il s’agit de s’en prendre à nos racines chrétiennes. Le journal Libération, via son rédacteur en chef, le très soixante-huitard Laurent Joffrin, fut par exemple l’un des premiers à appuyer la proposition de Dalil Boubakeur de transformer les églises vides en mosquées, ce contre quoi Avenir de la Culture mène campagne. Autre exemple : l’Association des Maires de France, présidée par le laïcard Baroin, exige le retrait des crèches de Noël en mairies mais demeure silencieuse quand la ville de Paris célèbre le Ramadan dans ses salons. En refusant de reconnaître que la France est la fille aînée de l’Eglise, nos adversaires la prépare à être celle, cadette, de l’Islam. Ce n’est pas l’avenir que nous voulons pour nos enfants.

Le combat semble redoutable… Y-a-t-il quelques raisons d’espérer ?

Bien sûr ! Je pense d’abord à la formidable surprise que furent les manifestations contre la loi Taubira, tout au long du premier semestre de l’année 2013. On peut vraiment dire qu’une génération « Manif pour Tous » est née comme il y a eu une génération « mai 68 ». Autre source d’espoir : les écoles libres connaissent une forte croissance. C’est très encourageant car extirper les enfants des griffes de l’Education nationale est fondamental pour construire une génération saine. On constate aussi que de plus en plus de parents envoient leurs enfants au catéchisme, y compris quand eux-mêmes ne sont pas pratiquants, car ils souhaitent que leur progéniture sache d’où elle vient. « Dieu a créé la France pour l'Église et jamais la France n’abdiquera entièrement sa mission. Faire la guerre à Dieu n'est pas dans sa nature », disait le Cardinal Pie.

François Py