Disparition des fêtes chrétiennes : la France s'efface

Photo :  Pardon Breton, Notre-Dame de la Souhaitier, procession aux flambeaux - Simde66, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

Disparition des fêtes chrétiennes : la France s'efface

Le Figaro sonnait l’alarme dans un article récent : en quatre ans, 30 % des fêtes traditionnelles françaises ont disparu. Qu’il s’agisse des fêtes de village liées à la gastronomie, aux légendes locales ou à la mémoire historique, un pan entier de l’âme française s’efface dans l’indifférence générale. Mais au-delà de la perte culturelle ou touristique, c’est une autre réalité, bien plus profonde, qu’il faut avoir le courage de nommer : la disparition des fêtes religieuses est le symptôme d’une France déchristianisée.

Dans son célèbre ouvrage, L’Archipel français, le politologue Jérôme Fourquet décrit avec précision ce basculement : la France n’est plus un peuple unifié par une culture chrétienne commune, mais un ensemble fragmenté d’individus, coupés de leurs racines spirituelles. La disparition des fêtes religieuses n’est pas un accident. Elle est la conséquence directe de ce qu’il appelle la sortie du catholicisme culturel.

Jérôme Fourquet explique que la matrice catholique, qui structurait autrefois le territoire français, les récits communs, les rituels sociaux et la perception du temps, a été progressivement dissoute. Cela a entraîné un véritable effondrement de la cohésion nationale. Selon lui, la plupart des fêtes, des coutumes, des valeurs partagées étaient issues de cette matrice catholique, aujourd'hui remplacée par un individualisme déraciné.

Ce vide spirituel et culturel n’est pas resté sans conséquence. Dans un entretien donné au Figaro, M. Fourquet reconnaît que la montée de l'islam en France trouve en partie son origine dans cette absence de repères : "La disparition de la matrice catholique a laissé le champ libre à d’autres systèmes de valeurs, plus structurés et plus visibles dans l’espace public."

Ce que Jérôme Fourquet décrit en termes de sociologie politique, Chateaubriand l’avait déjà entrevu de façon prophétique : « Chassez le Christianisme, vous aurez l’Islam. »

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Il serait simpliste d’en accuser uniquement la crise sanitaire ou les difficultés de financement. La vérité est plus ancienne et plus radicale. Depuis la fin du Moyen Âge, un processus de décomposition spirituelle s’est lentement installé : la Renaissance plaçant l’homme au centre, la Réforme protestante rejetant l’autorité de l’Église, la Révolution française laïcisant la société, les révolutions industrielles et culturelles rendant Dieu superflu, jusqu’à notre modernité post-chrétienne.

Ce processus a un nom : la Révolution avec un grand R, telle que l’a magistralement décrite le penseur catholique brésilien Plinio Corrêa de Oliveira dans son livre prophétique Révolution et Contre-Révolution. Selon lui, il ne s’agit pas simplement de bouleversements politiques, mais d’une véritable dynamique historique de révolte contre Dieu et son ordre. Cette révolution est d’abord morale et religieuse, avant d'être sociale et politique. Elle vise à extirper la chrétienté de la culture, des institutions, des mentalités.

La disparition des fêtes religieuses n’est donc que l’ultime symptôme d’un cancer spirituel ancien. Jadis, les fêtes rythmaient le calendrier autour de Dieu : la Saint-Jean, la Toussaint, les processions de la Fête-Dieu, les Rogations… Aujourd’hui, ces dates ne disent plus rien à une majorité de Français. Le dimanche lui-même a cessé d’être un jour sacré.

Peut-on réagir ? Oui, mais pas avec des demi-mesures. Il ne suffira pas de créer des labels ou des guides touristiques pour sauver l'âme de la France.

Il faut une croisade morale et religieuse. Une reconquête de la foi, des pratiques, de la vie liturgique et communautaire. Une éducation catholique assumée. Des familles missionnaires. Une jeunesse formée au beau, au vrai, au bien. Bref, une Contre-Révolution, au sens fort du terme.

Les fêtes religieuses ne sont pas du folklore. Elles sont le battement du cœur d’une civilisation. Lorsqu’il s’arrête, la nation meurt. Mais tant qu’il y a des catholiques fidèles qui refusent de laisser mourir la mémoire de Dieu, alors l’espoir demeure.

C’est à eux qu’il revient de raviver les cloches, de ranimer les cierges, de remettre la Croix au centre des places et des cœurs. La restauration de la France commence là : dans l’honneur rendu à Dieu par ses fêtes et dans le courage de les faire revivre, contre vents et marées.

Source : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/les-fetes-traditionnelles-ames-des-territoires-sont-en-danger-30-ont-disparu-en-quatre-ans-20250412#:~:text=D%C3%89CRYPTAGE%20%2D%20Ces%20f%C3%AAtes%20issues%20de,label%20les%20aide%20%C3%A0%20survivre

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