Confinement : la véritable pandémie est celle de la dépression
Damien Le Guay, philosophe et professeur d’éthique, tire la sonnette d’alarme sur la « vague dépressive inédite par son ampleur » qui menace les Français, phénomène bien plus inquiétant que la deuxième ou troisième vague que ressassent les médias et le Gouvernement.
« Les chiffres sont en effet alarmants, révèle M. Le Guay. D’après une enquête faite par Santé Publique France, le taux d’anxiété des Français a doublé en raison du confinement. Fin mars 2020 on est passé de 13,5% à 26,5%. » De même pour ce qui est des dépressions : « 21 % de la population est en état dépressif (…) » en ce mois de novembre.
Plus grave encore, « une autre enquête toute récente (…) indique un climat suicidaire puissant - ce qui confirme le lien direct entre crise et suicide. Selon cette étude, 20 % des Français envisagent de se suicider » !!
« Que propose le ministre face à ces états dépressifs qui concernent un français sur cinq ? Un allègement de ces mesures restrictives de liberté et de vie sociales, au moins pour ceux qui sont au bord de la détresse et pourraient même passer à l’acte ? Non. (…) Un vaste Grenelle des unités psychiatriques hospitalières qui manquent chroniquement de moyens ? Non. Un vaste remboursement des consultations psychologiques ? Non. Alors quoi ? »
« Une seule solution est proposée : un numéro vert, une écoute téléphonique, qui s’ajoute à toutes les autres », s’insurge l’enseignant d’éthique.
Pourtant, « Des spécialistes ont alertés. Pour l’infantilisation des personnes âgées, la suspension des visites, et les risques d’une tristesse mortifère (…). Des psychiatres ont tiré la sonnette d’alarme. Des responsables d’unité psychiatriques ont dit être submergés. Les indicateurs sont au rouge.»
De fait, « il n’y a pas de psychiatres dans les instances de décision - conseil de défense ou conseil scientifique. La logique médicale soigne les corps mais néglige les âmes », fait remarquer le philosophe à juste titre.
« Et puis surtout, conclut-il, pour nos dirigeants omniscients ces « états d’âmes » dépressifs, ne peuvent pas être des effets des remèdes qu’ils sont si fiers d’avoir administrés au pays. (…) Nous voyons bien que les soins sont réduits à la portion corporelle. Olivier Rey parle à juste titre d’une nouvelle idolâtrie : celle de la vie nue. On comprend mieux pourquoi les gens fragiles, dénudés, ont encore plus froid aujourd’hui. »
Antoine Béllion
Photo: Image de Paris par Pexels de Pixabay
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