Alexandre del Valle analyse le projet de loi contre le séparatisme
Dans une longue tribune publiée sur le site de Valeurs Actuelles, Alexandre del Valle, essayiste de renom et spécialiste en géopolitique, livre les détails de son analyse du projet de loi contre le séparatisme présenté par l’exécutif. Nous vous partageons ici quelques extraits et nous vous invitons à lire l’intégrale du texte avec le lien à la fin de l’article.
Début décembre, le projet de loi contre les « séparatismes » a été transmis au Parlement après avoir été adopté en conseil des ministres.
Si cette loi est définitivement adoptée, elle « créera notamment de nouveaux délits comme “l'incitation à la haine en ligne”, et la “mise en danger de la vie d’autrui par diffusion d’informations relatives à la vie privée” », explique M. Del Valle.
Il énumère certains aspects du projet de loi : la garantie de « la transparence des conditions de l’exercice du culte » en modifiant la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’Etat, ce qui concerne le financement des associations cultuelles ; l’interdiction du détournement des objectifs culturels (…) au profit du prosélytisme religieux ; des dispositions pour éviter la prise de contrôle de mosquées par des radicaux ; ainsi que « l'interdiction de paraître dans les lieux de cultes « en cas de condamnation pour provocation à des actes de terrorisme ou provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence ».
Bien plus regrettable, la loi inclut l’interdiction de l’école à domicile dès 3 ans, et la surveillance renforcée des écoles religieuses.
Pour la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio, rapporteur de la Commission d’enquête du Sénat sur « l’évolution de l’extrémisme islamique et les moyens de le combattre », la loi macronienne serait « le commencement de la fin pour les organisations extrémistes en France et à leur tête les Frères musulmans ». Vraiment ?
Alexandre del Valle exprime ses doutes.
« Comment en effet combattre l'islamisme avec un CFCM en partie gangréné depuis sa création par les Frères musulmans et d'autres mouvances islamistes précitées ? », s’interroge le chroniqueur.
En effet, « (…) il aurait été souhaitable d'assortir le “dispositif anti-Putsch” précité de “dispositifs anti-Taqiya”, car tous les spécialistes de l'islamisme radical et en particulier des Frères musulmans comme des djihadistes savent qu'un militant du totalitarisme islamiste fait autant la guerre par le verbe et la ruse que par les armes... », rappelle-t-il.
D'après Jacqueline Eustache-Brinio, ancienne enseignante d'économie et de droit en lycée technique de banlieue Macron aurait été récemment convaincu que la France « a besoin de neutraliser la force de cette entité frériste qui sépare les musulmans des valeurs de la République ». Mais elle assortit cette remarque d'un avertissement clair : « le projet macronien de lutte contre le séparatisme islamiste ne pourra pas faire l'économie de bannir carrément l'idéologie des Frères musulmans et des salafistes et de leurs équivalents radicaux turcs précités. »
Le « en même temps » d’Emmanuel Macron serait ici très dangereux…
Pour Alexandre del Valle, « (…) on peut certes saluer un projet de loi qui renforce considérablement la possibilité légale de combattre le séparatisme islamiste, alors que les gouvernements précédents ont souvent été passifs ou complaisants face à l'islamisme.(…) De cette lucidité récente, due aussi au choc provoqué par l'assassinat de Samuel Paty et de fidèles catholiques à Nice, on ne peut que se féliciter », concède le chroniqueur.
« Toutefois, les conseillers sécurité défense du Président savent pertinemment que la bataille ne sera gagnée que lorsque deux conditions préalables auront été réunies : l'interdiction des mouvances islamistes précitées (…), qui permettra de bannir la diffusion de leur virus dans l'espace public ; et une réelle reprise en main des lieux de culte, des territoires et des établissements perdus de la République par des éléments loyaux envers la France. » La tâche sera rude et longue.
Il renchérit : « La “Charte de l'islam” et le “Conseil national de l'islam de France” chargés de labelliser les Imams sont de bonnes idées, mais seront totalement inefficaces tant que l'idéologie islamiste n'aura pas été juridiquement et solennellement bannie. »
« Ce qu'il faut donc obtenir, à terme, insiste-t-il, est la mise hors la loi pure et simple de toute association, mosquée, centre liés aux mouvances islamistes ou inspirés de leurs idéologies, (…). »
« Tant que ce travail de réforme de l'islam de France, (…) n'aura pas été réalisé, les composantes islamistes du CFCM seront les premières à œuvrer à empêcher les dispositifs anti-fondamentalistes et anti-séparatistes, car pour elles, le “vrai” islam est celui, totalitaire ou ultra-conservateur qui permet d'empêcher que les musulmans (…), ne se mélangent pas aux mécréants et ne soient pas contaminés par leurs lois infidèles », avertit le spécialiste.
Antoine Béllion
Photo: Grande mosquée de Paris - Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain
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